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Critique de nvradiopress


Entre ombre et lumière, voilà comment je résumerai cette histoire où l'on côtoie la clarté et la beauté de la naissance d'un parfum d'exception et l'obscurité et la laideur d'un milieu où pouvoir et argent repoussent les limites de l'acceptable.
Tout commence à New York où le jeune Kentin Dumont de Givry tente de refaire sa vie après son accident de voiture survenu quatre ans plus tôt (Destins Interdits) et où son père a trouvé la mort. Kentin ne s'est jamais pardonné sa culpabilité et malgré son charme et son talent, il vit en reclus dans un riche appartement de l'île de Manhattan.
De l'autre côté de l'Atlantique, un autre garçon, Julian, se reconstruit grâce au sport. Il est devenu champion de France de boxe thaïlandaise mais c'est parce qu'il veut s'affranchir de son lourd passé qu'il part à Paris où se trouve son nouveau club mais aussi son nouveau job.
Les deux personnages de Destins Interdits semblent séparés à jamais mais leurs destins sont liés, quoi qu'ils fassent.
Comment ne pas parler aussi de cette sublime couverture qui s'accorde à merveille avec le roman, d'autant que ce petit ange malicieux a sa place dans l'histoire, et quelle place !
J'ai aimé :
- les personnages, dont le grand coréen, garde du corps de Kentin mais aussi tueur à gages à la solde d'une mafia chinoise omniprésente à New York. Parfois démon, parfois ange vengeur, on est malmené sur nos sentiments à son égard quand on sait ce qu'il est et pourtant qu'on le sent capable d'affection pour le jeune homme.
- les lieux, New York et Central Park , Paris, Montmartre et les sublimes scène au palais du Louvre.
- l'histoire qui nous emmène assez rapidement et dont l'action monte crescendo - on devient vite accro et on a besoin de savoir jusqu'où nous entraînera l'auteure.
Mise en garde :
Attention, certaines scènes peuvent heurter les plus sensibles, dont celles se déroulant dans des salons privés. Les habitués des thrillers, allez-y, quant aux autres… prudence.
J'ai essayé de faire court car il y avait tellement à dire sur ce roman hors normes mais par-dessus tout, j'ai apprécié le fait que même si on n'a pas lu le premier, on comprend aisément l'histoire.
Sortez des sentiers battus, lisez Immoral.
Extrait :
« … Mais déjà Kentin n'écoutait plus et abandonna l'organisation de la soirée à Laurent Duval. Il leva les yeux en direction des grandes salles qui bordaient la cour, gravit les quelques marches qui le séparaient des pièces d'exposition des sculptures françaises et ferma les yeux. le brouhaha étouffé des visiteurs, les odeurs humaines et minérales qui se mélangeaient, il lui semblait voir tout cela. Étrangement le jeune homme se sentit attiré par une salle bien précise et, soudain, il le vit.
Assis sur un petit monticule de rubans, d'étoffes et de roses, l'enfant le regardait droit dans les yeux, son index posé sur ses lèvres, demandant le silence. Kentin s'approcha encore. le petit ange au doux visage figé pour l'éternité dans la pierre semblait vouloir lui dire quelque chose. Instinctivement Kentin baissa les yeux pour lire l'inscription au pied de la statue : « Étienne-Maurice Falconet, Paris, 1716 - Paris, 1791. L'Amour menaçant, vers 1757. Commandé par madame de Pompadour pour l'hôtel d'Évreux à Paris. Marbre ».
— L'Amour menaçant, répéta Kentin en regardant de nouveau le petit ange. Tu n'es pas bien menaçant, mais quel secret caches-tu derrière ton joli visage ?
Le jeune homme fit le tour de la statue. Ici, le dieu de l'amour était représenté sous les traits d'un jeune enfant nu, assis sur un nuage, la tête légèrement baissée. le doigt posé sur sa bouche imposait le silence tandis que, de son autre main, il saisissait une flèche dans son carquois. Un sourire mutin éclairait son visage et conviait le spectateur à la complicité. Kentin ressentit toute la sensualité qui émanait de cette statue datant d'une époque où la galanterie était à la mode. Ici, le dieu-enfant demandait le silence sur les mystères réservés aux seuls initiés des jeux de l'amour. Ou bien était-ce pour faire taire les bavards, les critiques, sur un amour ambigu ? Cet ange guettait sur qui décocher ses flèches sans se préoccuper qu'il soit homme ou femme. En fait, et malgré toute son innocence, l'enfant, de par l'expression de ses yeux, de par sa gestuelle, semblait vouloir passer sous silence ce qui était immoral.
— Immoral, murmura Kentin.
— Vous ne devriez pas quitter le groupe ainsi.
La voix grave de Seung Hyun venait de le ramener brutalement à l'instant présent. Kentin cligna des yeux.
— Je… je ne crains rien ici.
Le grand Coréen soupira en s'approchant de lui.
— Si j'ai pu vous surprendre, n'importe qui aurait pu le faire.
Son regard sombre croisa celui de l'ange.
— J'ai trouvé le flacon, lui dit Kentin en inclinant joliment la tête.
— Cette statue ?
— Oui, cet ange aura le visage d'Immoral.
Seung Hyun ne put retenir un sourire devant l'ironie des propos du jeune comte.
— Un ange pour un parfum du nom d'Immoral? C'est peut-être un peu fort, non ?
— Comme lui, je veux franchir le pas entre le permis et l'interdit. »
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