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Critique de Renod


Renod
06 février 2017
Les plus beaux fils de pute de la littérature américaine sont nés de la plume de Jim Thompson. « L'assassin qui est en moi » nous en offre un très beau spécimen : Lou Ford. Il a plusieurs points communs avec Nick Corey, le héros de « Pottsville, 1280 habitants » : il exerce la fonction de shérif dans une ville du Texas et il aime à se faire passer pour plus bête qu'il ne l'est vraiment. Il assène à ses interlocuteurs le maximum de lieux communs et d'expressions populaires possibles. Il est aux yeux des citoyens de Central City un type bien, simple mais bien. Vous avez toujours ma phrase d'accroche en tête et vous vous doutez que derrière cette façade conventionnelle se cache un individu bien plus tortueux. Nous apprenons que le demi-frère de Lou est mort en chutant d'un immeuble en construction. Son père devenu inconsolable a rendu l'âme peu après. Et Lou est bien décidé à se venger du promoteur richissime qu'il tient pour responsable de l'accident de son frère. La suite ne sera que machination, manipulation et mensonge. La justice veut des coupables ? Lou Ford va lui en offrir. C'est un monstre cynique et calculateur capable de la pire des violences. « La fin justifie les moyens », pas vrai Lou ?

Le principe du livre est de suivre les pensées tumultueuses d'un psychopathe qui va progressivement perdre le contrôle de la situation. Il est intelligent, conscient de sa folie, manipulateur et dépourvu d'empathie. Jim Thompson délivre également quelques piques sur la société américaine. Un roman culte écrit en 1952 qui a dû avoir une portée dévastatrice à sa sortie. Il a conservé toute son acuité et son audace. Et heureusement pour le lecteur français qui a patienté soixante ans pour le découvrir dans une traduction intégrale.
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