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Critique de Crossroads


Avec Les Alcooliques, Thompson ne nous sert pas la cuvée spéciale du patron...

Bienvenue à El Healtho, petit établissement de caractère pour alcooliques notoires.
Aux manettes, Doc Murphy. Entouré de sa fine équipe de doux dingues, qui a cependant de la bouteille, tout devrait concourir à vous faire passer le meilleur séjour qui soit, encore une fois...
Faut dire que les tarifs sont imbattables puisque leur règlement se trouve conditionné par la bonne volonté des clients et en la matière, on peut émettre quelques doutes quant à l'honnêteté de la faune qui transite régulièrement en ces lieux. D'où ce petit souci de trésorerie bien embêtant. Oh trois fois rien, 15000 dollars à trouver fissa! A vot' bon coeur m'sieurs-dames, tickets resto, actions bygmalion, du liquide devrait même faire l'affaire, c'est dire l'urgence de la situation.
Ah si, y aurait bien ce client si énigmatique de la chambre quatre que l'on cache aux yeux de tous. Célèbre, blindé et totalement incapable de lacer ses pompes tout seul, il pourrait être la solution idéale à cette vilaine gueule de bois que Murphy trimballe depuis des mois...

Le verbe de Thompson reste toujours haut mais n'entraine, dans le cas présent, aucune ivresse de lecture, ni addiction d'aucune sorte.
Les personnages loufoques et truculents font le job. Une infirmière gaulée de la mort au zozotement prononcé, une cuisto hystérique, des clients, véritables menteurs pathologiques, qui feraient passer le phobique Thévenoud pour un jeune communiant... Bref,une dizaine de numéros qui interagissent tant bien que mal et à qui l'on s'attache très rapidement. Faut dire que Thompson ne juge pas, préférant relater avec une certaine tendresse plutôt qu'incriminer facilement. A croire que ces établissements n'avaient aucun petit secret pour lui ce qui n'étonnera personne connaissant a minima le parcours chaotique du bonhomme et notamment son alcoolisme chronique.
Un huis-clos sympathique et touchant, mettant le doigt sur un fléau toujours d'actualité, voilà ce à quoi vous convie l'auteur. A noter l'énorme foutage de gueule en 4e de couv' aiguillant le futur lecteur sur des rails qui ne seront empruntés que sur les vingt dernières pages. Je m'excuse mais merde, je m'excuse!

Aussi tendres qu'effrayants, ces Alcooliques, à l'haleine aussi chargée que les nouvelles feuilles d'imposition, n'incitent peut-être pas à la tournée générale mais étanchent suffisamment la soif pour redonner envie de s'abreuver à la source Thompson.

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