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Critique de ondelune


J'ai achevé ce premier tome avant de savoir qu'il s'agissait d'une trilogie, même si effectivement, je trouvais qu'il manquait quelque chose. Je dois dire que j'ai apprécié ma lecture, tout en ayant traîné un peu des pieds durant les soixante premières pages avant le grand plongeon garanti. Je n'ai pas vu le temps défiler, ce qui est bon signe, notamment à cause des allers-retours dans le passé qui dynamisent l'ensemble, tout en ayant un récit mettant en avant un pays africain et la culture yoruba que je connais mal à travers le regard d'un parfait antihéros.


Ainsi, Rosewater est un bidonville sale et puant qui s'est construit autour d'un biodôme alien, notamment pour ses bienfaits, et cadeaux plus empoisonnés qu'il n'y parait. Offrir des capacités incroyables, faire pousser de nouvelles plantes, guérir les malades jusqu'à en faire souvent des mutants, voire relever les morts pourtant vides de toute personnalité. On retrouve d'ailleurs sur ce dernier point le côté zombi des croyances vaudou… Mais que serait tant de bienfaits parfois tordus sans une contrepartie moins avouable ?


Le thème de la colonisation, ou de l'invasion est amené par pallier de manière insidieuse avec justement une insistance finale sur l'inaction concrète des politiques. Un parallèle est facile avec la ville de Lagos où des comptoirs commerciaux furent installés par les portugais une vingtaine d'années avant que les conquistadors envahissent l'Amérique, reprises ensuite par les britanniques. Britanniques ayant été aussi « colonisés ». Amérique apparaissant en filigrane et fermée dans ce premier tome suite également à un début d'invasion. La boucle est bouclée. le tout en dépit d'une géopolitique mondiale pas si éloignée de ce qu'on pourrait craindre aujourd'hui.


La xenosphère rappelle le monde des rêves, une réalité alternative et/ou virtuelle, l'accessibilité au subconscient des autres (individuel et collectif), mais également le moyen de pirater les esprits avec une forme de télépathie instinctive, poussive et poussée dans un cadre où tout humain est connecté inconsciemment. Plus sciemment d'ailleurs au sein d'un chapitre où chacun.e semble être des livres ouverts, capable de vivre et travailler collectivement sans aucune malveillance (chose que l'on retrouve chez les homoncules qu'on croisera rapidement à un moment), ce qui m'a amené à songer aussi à certaines notions en spiritualité (toujours pas au sens religieux du terme) à propos de l'ego ; mais également d'une possible forme d'esclavage, voire à des ruches et fourmilières.


Quant à la nouvelle végétation dont finalement on sait peu, j'ai forcément songé au réchauffement climatique en me demandant si la piste sera exploitée dans les futurs tomes.


Dans tous les cas, si les humains ne sont pas amenés à réellement disparaître, le tout sonne comme une métamorphose à l'image du fameux papillon aux ailes bleues. du moins, possiblement ce que j'en attends des prochains tomes, tout en espérant en savoir plus sur le reste du monde, mais également des conflits entre les aliens…


Si rien n'est nouveau, le tout s'avère parfaitement original et addictif. Quoiqu'il en soit, le tome 2 en vf étant prévu début septembre, je l'attends donc déjà de pied ferme !
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