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Critique de Allisonline


Mon avis se découpe en deux parties : une première partie qui ne vous révélera rien de l'histoire, vous donnant simplement mon ressenti, puis une partie extrêmement spoilante qui sera annoncée, où j'avoue me lâcher sauvagement. À vous de choisir quand arrêter de lire.

J'ai été déçue par The Cursed Child.
Pour remettre les choses en perspectives, il me faut tout de même préciser à quel point je suis fan d'Harry Potter. J'ai lu les quatre premiers tomes plus de trente fois chacun, les suivants presque quinze fois. Je pense pouvoir dire que je connais bien l'univers d'Harry Potter. Et j'ai été extrêmement déçue par The Cursed Child parce que la moindre petite incohérence me sautait aux yeux, me faisait lever les yeux au ciel, me faisait sortir instantanément de l'univers créé par J.K. Rowling. Je ne comprends même pas comment elle a pu tolérer certains des éléments absolument fous que l'on trouve dans cette histoire.

The Cursed Child reprend exactement là où Les Reliques de la Mort nous avaient laissé : sur le quai du Poudlard Express, avec un Albus Severus Potter angoissé à l'idée de décevoir son père en allant à Serpentard. C'est à peu près le seul moment que j'ai lu avec un sourire aux lèvres, avant de m'effondrer devant l'incohérence et la facilité de tout ce qui a suivi.

Je pense déjà que l'histoire souffre beaucoup de n'être qu'un script de pièce de théâtre. J'imagine que lorsque l'on assiste à la représentation, il est plus facile d'être tolérant face à des acteurs en costume, dans de beaux décors, le tout porté par une musique épique. Mais là, je n'ai eu que le livre entre les mains et la déception fut grande. Déjà, la narration m'a beaucoup manquée, et l'immersion en a été d'autant plus difficile. Définitivement, les didascalies ne m'ont pas suffi, et je pense vraiment que l'histoire gagnerait à être vue. Malgré tout, c'est surtout le grand nombre d'incohérences que contient la pièce qui m'a choquée. J'ai eu la désagréable impression que le fil conducteur était le fanservice, même si cela imposait de nombreuses facilités et des aberrations scénaristiques.

Ainsi, l'idée de base était intéressante : Albus et Scorpius devant porter le poids de leur nom, parce qu'être le fils d'Harry Potter comme de Drago Malefoy n'est pas forcément facile. J'ai aimé l'idée de leur amitié née de leur souffrance. Malheureusement, elle a été mal exploitée à mon goût, le tout restant trop survolé (trois ans passent en quelques pages, par exemple…) et pas assez approfondi. C'est d'autant plus dommage que Scorpius est LE point positif de la pièce. Il est à lui tout seul la rédemption personnifiée de la famille Malefoy, et il reste malgré tout terriblement attachant. Pour tout vous dire, il est l'unique raison qui fait que je ne regrette pas d'avoir lu la pièce. Les autres personnages sont beaucoup trop fades et ceux que l'on connaissait déjà ne sont que l'ombre d'eux-mêmes. J'ai particulièrement été déçue par les personnages de Delphi et d'Albus, caricaturaux et exagérés. Mais une partie de moi, celle qui n'est pas réfractaire au fan service, a apprécié de revoir Harry, Ron, Hermione et Ginny. Un peu.

Je choisis donc de ne pas considérer Harry Potter and the Cursed Child comme une suite de la saga Harry Potter. C'est pour moi un bonus, un hors-série, mais pas une suite officielle. Il y a bien trop d'incohérences dans la pièce par rapport aux romans pour que je puisse l'accepter. Je vous invite à lire la suite de l'article si, et seulement si, vous avez déjà lu ou vu la pièce, ou si vous n'avez pas l'intention de le faire et êtes intéressés par mon avis détaillé sur tout ce qui m'a dérangé, et tout ce qui est contradictoire ou absurde.

SPOILERS
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Avant tout, je suis terriblement agacée par le fait que nous n'ayons pas vraiment le droit à une histoire originale, mais juste à un remuage du passé. J.K. Rowling elle-même avait choisi de détruire tous les retourneurs de temps dans le cinquième tome ! Et là, soudain, deux retourneurs de temps sont de la partie ? Ils fonctionnent d'ailleurs différemment de celui rencontré dans le troisième tome. Là où celui du Prisonnier d'Azkaban ne permettait pas vraiment de changer le passé, étant donné que les actions s'étaient DÉJÀ produites (Harry avait déjà réussi à produire le patronus, Buck avait déjà été sauvé…) et ne constituaient qu'une boucle, ceux de The Cursed Child permettent de modifier le passé et donc l'avenir, provoquant des disparitions de protagonistes et des univers alternatifs. HOW ABOUT NO ?

Pour tout vous dire, je me fiche bien qu'ils aient fait n'importe quoi avec les retourneurs de temps, je suis juste frustrée qu'ils en aient eu besoin. L'univers de Harry Potter est si vaste, avec tant de possibilités, qu'une histoire originale, avec un nouveau méchant, aurait plu à tout le monde. le fan service poussé à l'extrême, empêchant Scorpius et Albus d'être autre chose que les « fils de » alors que c'est précisément ce qu'ils souhaitent est décevant.

Aussi, et là c'est un point de vue parfaitement personnel, mais je trouve extrêmement dommage que Voldemort ait eu un enfant avec Bellatrix. J'aimais que ce personnage soit au-dessus de ces bassesses humaines, qu'il soit incapable d'amour et de désir. Ça le rendait plus sombre encore. Là, il est humanisé au possible. Je vous parle plus bas du caractère incohérent de cette union, d'ailleurs.

Voici maintenant une petite liste d'incohérences qui font qu'à mes yeux la pièce ne peut être considérée comme une suite officielle :

— le Polynectar préparé en quelques heures. Alors que l'un des ingrédients doit avoir été cuit pendant 21 jours. BON.
— Où et comment deux élèves de Poudlard âgés de 14 ans ont-ils pu trouver si facilement deux tenues d'élèves de Durmstrang, qui EN PLUS leur allaient, alors que tous les élèves présents avaient au moins 17 ans ?
— James et Lily Potter qui vont promener alors qu'ils ne doivent pas sortir de leur maison, protégée par le sortilège de Fidelitas. ÇA MARCHE PAS DANS LA RUE LES GARS.
— Pourquoi des personnages intelligents, qui ont déjà eu affaire au retourneur de temps, ne sont pas plus intrigués que ça quand Scorpius ou Albus parlent de réalités alternatives ? Genre quand ils parlent de Rose, Hermione ne se dit pas « Oh, j'aurais bien appelé ma fille comme ça, c'est vrai »
— Là, je peux me tromper. Mais quand Harry change d'apparence pour prendre celle de Voldemort, il ne devrait pas, à cette époque, ressembler encore à Tom Jedusor, et non au Voldemort recréé du quatrième tome ?
— Là encore j'ai peut-être loupé un truc mais : comment personne ne pouvait connaître l'existence de Delphi ? Bellatrix n'aurait pas accouché au manoir Malefoy juste avant la bataille de Poudlard ? Et si c'est le cas, tout de même avant la capture de Harry, Ron et Hermione par les Rafleurs ? Les Malefoy n'auraient pas croisé l'enfant ? Rodolfus Lestrange a pu la placer easy avant de se faire arrêter ? JE NE COMPRENDS PAS OÙ ET QUAND EST NÉE CETTE ENFANT.
— le changement de personnalité drastique de certains personnages : Ginny, si effacée, qui n'intervient pas dans la relation houleuse de son mari et son fils. Plus Ginny-des-films que la fougueuse Ginny-des-livres, si vous voulez mon avis… Même chose pour Hermione. Parce qu'elle est dans une réalité où elle n'a pas épousé Ron, elle devient un personnage antipathique, incapable de devenir Ministre de la Magie ? Girl Power ! Et McGonagall la soumise ? Et enfin, la blague du siècle : Cedric Diggory le Mangemort. Je ne m'y attarderais même pas tant c'est ridicule.

Il y en a d'autres, bien sûr (les déplacements, pour ne citer qu'eux) mais vous avez là l'essentiel de ce qui m'a terriblement dérangée. Il y a tant de contradictions avec ce qui nous a été précédemment inculqué que je ne peux, personnellement, pas admettre que The Cursed Child soit véritablement la suite de cette saga que j'aime tant.
Lien : http://allison-line.blogspot..
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