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Critique de StCyr


Bercée par le bruit monotone et répétitif des roues du wagon sur les rails, alors que le train l'emporte vers sa destination, Moscou, où l'attend cet oncle dont l'annonce de la maladie lui est parvenu par télégramme, Hang se laisse gagnée par le passé, la nostalgie du pays, et se souvient. Irrésistiblement son esprit se tourne vers son enfance au Vietnam, auprès d'une mère seule et usée, malmenée par son frère, cet oncle qu'elle s'en va visiter, homme impérieux et dogmatique, égoïste et hypocrite, zélateur du Parti communiste, cheville ouvrière de la réforme agraire au pays, dont les méfaits introduisirent le malheur dans la famille, et pour laquelle la mère de Hang a tout sacrifié avec altruisme, au détriment même de sa fille; elle n'oublie pas cette tante, soeur du père qu'elle n'a jamais connu, et qui l'a toujours couvée de son regard bienveillant et gâtée quand l'occasion se présentait. La trame de sa mémoire s'entrecroise avec les menus faits du voyage, avec des réminiscences plus récentes de sa vie terne et déracinée d'ouvrière textile dans une URSS bien loin du paradis des travailleurs promis et attendu.

Les paradis aveugles, roman du souvenir, est traversé par une douce veine nostalgique. La belle sensibilité de son auteure s'exprime dans la tendresse avec laquelle elle évoque les us et coutumes d'un Vietnam agricole et traditionnel. le livre contient aussi une critique en creux des régimes communistes, et de l'appareil politique vietnamien. Son engagement intellectuel lui a valu l'ire des autorités : arrestation et mise en résidence surveillée, et la mise au ban de ses oeuvres dans son pays; elle vit en France depuis 2006.
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