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Critique de Folfaerie


James Thurber (1894-1961) est un écrivain et humoriste américain qui a travaillé durant des années pour la prestigieuse revue The New-Yorker, à laquelle il fournit inlassablement textes et dessins. En France, Thurber est hélas peu connu, il suffit de vérifier le nombre de ses livres traduits en français et disponibles...

Une raison de plus pour présenter ce recueil de nouvelles que les éditions Robert Laffont ont eu la bonne idée de sortir en format de poche.

Le recueil comporte 22 nouvelles et 6 fables.

A les lire, on a l'impression que ça part un peu dans tous les sens mais pas du tout. Ces textes ont tous un point commun : ils décortiquent notre petite vie quotidienne pour mieux en faire ressortir l'absurdité. Bien sûr que les personnages créés par Thurber sont, pour certains, un peu plus loufoques que la moyenne. Mais tant que ça...

Dans quelques unes, on décèle des liens de parenté avec l'univers de Dorothy Parker : des histoires de couples qui s'empoisonnent l'existence, qui dévoilent leur insatisfaction et leur mesquinerie pour un détail, un fait sans importance : ainsi en est-il du choix d'un hamburger (les deux hamburgers), d'un désaccord à propos de Donald le canard (la séparation des Winship) ou de la manie fort contrariante d'une épouse de terminer les histoires de son mari (le trottoir dans le ciel).

Certains personnages développent des particularités bien ennuyeuses pour eux ou leur entourage, comme ce pauvre type qui a le malheur de ressembler à un gangster (le cas très remarquable de Mr Bruhl) ou encore ce brave Walter Mitty qui s'invente d'autres vies, pour s'évader de son quotidien et échapper à l'emprise de sa femme, ou bien L'amiral sur sa bicyclette qui réinvente un monde plus poétique après avoir cassé ses lunettes...

Et que dire d'Emma Inch (le départ d'Emma Inch), prisonnière de ses rituels et de sa petite vie bien réglée ou du détestable aviateur Jack Smuch (le plus grand homme du monde) qui paiera bien cher son orgueil démesuré...

J'ai particulièrement aimé, outre La vie secrète de Walte Mitty, Dialogue avec un lemming qui fut une bonne surprise car je n'imaginais pas une conscience écologique à Thurber, bien trop ancré à mes yeux dans son cynisme, et Imprudents voyageurs qui m'a fait rire aux éclats.

Je ne dis pas que toutes les nouvelles sont parfaites, comme dans tout recueil, une certaine inégalité domine, mais chacun pourra y trouver son compte, pas de doute. Et c'est franchement une excellente occasion de faire connaissance avec cet écrivain.

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