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Critique de SoWond


L'écriture de Kim Thúy est toujours poétique même dans ses descriptions d'objets du quotidien, il y a une délicatesse dans son maniement de la langue que je retrouve toujours avec délectation.

Mãn, est une jeune femme qui porte les chaines d'un prénom qui l'oblige à un état de satisfaction perpétuelle, puisqu'il signifie « parfaitement comblée ». Alors que peut-elle demander de plus? Rien sinon l'amour… Rien sinon la possibilité d'exprimer ses émotions, ses sentiments. Rien, sinon de s'autoriser à rêver d'un autre corps au point de s'en faire tatouer les mêmes grains de beauté.

Selon certaines coutumes vietnamiennes, il faut traiter de « nain » les enfants qui ont le malheur d'être « trop beau » pour leur éviter la jalousie du ciel. Peut-être est-ce pour les mêmes raisons que Mãn semble incapable de nommer son bonheur, par peur de le voir disparaitre. C'est une habitude qui m'a fait penser à ma propre grand-mère et que je trouve d'une tristesse infinie. C'est une habitude qui, pour moi, condamne inexorablement au malheur. Ne serait-ce que parce qu'elle interdit de célébrer son bonheur.
Bref, c'est ce que je retiendrai de Mãn, une tristesse acceptée d'une impossibilité au bonheur. On le voit chez la fille autant que chez la mère. Pourtant il y avait Julie pour leur apprendre à savourer le plaisir…
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