" Moi je m'appelle
Lolita, collégienne aux bas, bleus de méthylène..." Ici aussi c'est
Lolita qui prend parole, contrairement au classique de
Nabokov, que je n'ai pas lu. Je ne vous ferais donc pas une énième comparaison. Malgré son statut de chef-d'oeuvre, la thématique de l'ouvrage ne m'a jamais tentée. Concernant le livre de Tison, j'ai été attirée par l'exercice littéraire, mais aussi par le fait de donner la voix à la victime, car oui c'en est une. Et oui, coucher avec une mineure c'est un viol. D'autant plus quand on a une emprise si forte (en tant que beau-père), n'en déplaise à certaines stars grisonnantes du cinéma et de la littérature...
Non,
Lolita ne voit pas Humbert avec des paillettes dans les yeux. Il la dégoûte, mais c'est sa seule figure d'autorité et familiale dans sa vie. Alors oui, elle va faire ce qu'il veut. Et ce n'est pas joli joli... J'ai aimé les parties où l'auteur démontre l'emprise psychologique des hommes sur
Lolita, et lorsqu'il insiste sur le fait que personne ne prend son parti, car personne n'essaie. Tout le monde trouve normal qu'elle aille de motel en motel avec son beau-père. Et si elle ne porte pas plainte, peut-on la blâmer ? Elle n'a que lui sur Terre et c'est une pré-adolescente. Enfin, elle ne le restera pas longtemps, tant son beau-père, et les hommes après lui, lui feront vivre des choses qui l'obligeront à abandonner ses rêves d'enfant.
Malheureusement après un début accrocheur, le récit s'essouffle. Les pages se ressemblent. On perd la dénonciation au profit de simples constatations. Et je m'attendais à un final plus spectaculaire. Donc finalement, j'ai été quelque peu déçue par la promesse de l'ouvrage. Par contre, je félicite les éditions Goutte d'or pour le magnifique livre-objet. La couverture-jaquette est embossée avec une phrase du livre et la couleur crème rehaussée par l'enluminure. C'est beau !
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