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Critique de CocciClelia


Mon premier coup de coeur 2023 fut le dernier livre de Marjorie Tixier, et mon 4ème, le premier livre écrit par Marjorie Tixier, que j'ai découvert grâce au grand coup de fraicheur sur sa couverture, qui je dois l'avouer est superbe.
Avec ce livre je me suis pris un cyclone en pleine figure, pas facile de remettre les idées en place après un tel livre.
Comment parler des connaissances innées et de celles acquises, tout en poursuivant par l'apprentissage nécessaire pour ensuite pouvoir apporter la transmission de ce savoir en temps que parent tout cela avec la métaphore constante de la danse, du Flamenco, de son rythme ensorcelant.
Depuis toute petite, Sarah aime viscéralement danser, c'est au fond d'elle, cela ne s'explique pas, tout comme elle veut être libre, ce qu'elle n'est pas, dans cette famille: Alain son père, Anne sa mère, Alexis et Adrien ses 2 grands frères. Les quatre initiales A, qui font groupe et qui font bien sentir la petite dernière, avec ce S qui semble dire Stop, comme si elle n'avait pas été complètement désirée, mais dont il était impensable de se débarrasser.
Famille catholique, conservatrice, bienpensante, attachée à l'apparence plus qu'à l'être, surtout sa terrible grand mère Christiane.
Anne n'a pas pris le temps de transmettre à Sarah l'apprentissage nécessaire pour être armée dans sa vie de petite fille et de femme, Sarah n'a aucune confiance en elle, et pour se défendre par mimétisme va transformer son apparence en garçon pour ne pas avoir à affronter le problème de la féminité, et des pulsions que cet état peu engendrer.
Sarah est une enfant qui n'a quasiment pas eu de transmission de savoir par sa mère, et qui a toujours été surprotégée par son frère ainé.
Elle avance dans la vie par mimétisme, elle fait comme ses frères, elle se rend invisible. Alexis insiste pour qu'elle aille à sa fête d'anniversaire et qu'elle porte une robe, c'est là que tout va basculer. Elle va devoir assumer sa vraie nature de femme sans en avoir ni les connaissances, ni les codes, la seule chose qui va lui permettre de tenir c'est la musique, le flamenco, ce rythme et ses sensations innées qui résonnent en elle. Sarah va se bruler les ailes avant de savoir voler, mais loin de se décourager, elle va assumer, faire preuve d'une énorme dose de résilience face à ce qui lui est arrivé, et finalement admettre sa nécessité d'apprendre pour pouvoir transmettre à Dina ( d'comme devoir et comme désir, ambivalence complète, à l'image de la vie de Sarah). Un roman d'une très grande puissance , et surtout qui pour un premier roman a déjà un style assumé, fluide, un travail de rythme par des phrases simples, courtes, énigmatiques, qui transportent le lecteur comme le punta-tacon du flamenco. Un livre à lire absolument, et une auteure pour moi incontournable.
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