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Critique de cedratier


« La littérature en péril », Tzvetan Todorov (Flammarion, 90p)
Il est toujours intéressant d'avoir un point de vue de quelqu'un qui a une double culture sur n'importe quel phénomène national, ici la littérature plus spécifiquement française. Tzvetan Todorov, d'origine bulgare, mais parfaitement intégré à la société et au monde intellectuel français nous livre donc un regard critique sur ce qu'il perçoit de l'état de la littérature dans notre pays. Pour lui c'est assez simple, ceux qui font le monde littéraire (les critiques, les éditeurs, et au final les auteurs), perdent, pour une grande partie d'entre eux, le sens profond de la littérature. L'auteur, dans un langage accessible, a une bonne manière de poser des questions simples, et sa thèse est assez claire. A trop vouloir s'attacher à une analyse didactique, technique, méthodologique, le monde littéraire risque de perdre de vue l'essentiel, c'est que la littérature peut donner un sens à la vie, celle de l'auteur comme celle du lecteur. Or aujourd'hui « les études littéraires ont pour but premier de nous faire connaitre les outils dont elles se servent. » Alors que « le lecteur non professionnel (…) lit ces oeuvres non pas pour mieux maîtriser une méthode de lecture, ni pour en tirer des informations sur la société où elles ont été créées, mais pour y trouver un sens qui lui permette de mieux comprendre l'homme et le monde, pour y découvrir une beauté qui enrichisse son existence. » Et c'est lui qui a raison. « de quelle manière faut-il s'y prendre pour déployer le sens d'une oeuvre, et révéler la pensée de l'artiste ? Touts les méthodes sont bonnes, pourvu qu'elles restent moyen au lieu de devenir fin en soi. »
Il ancre son point de vue dans une approche historique, s'intéressant à la création des musées au XVIIIème siècle, à l'esthétique des Lumières, au romantisme. Et il prend ses distances avec une forme de littérature moderne tournée vers l'autofiction ou le récit de vie, quand l'auteur est le sujet même de son propre texte (que pensait-il d'Annie Ernaux, je ne sais pas).
Un petit ouvrage intéressant.

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