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Critique de Tu_vas_voir_ce_que_tu_vas_lire


Ce roman, première partie de la tétralogie que le romancier composa en prison dans les années soixante, raconte la rencontre, à la fin du XIXème siècle, d'un élève d'une prestigieuse école des Indes Néerlandaises avec une jeune fille dont la beauté le subjugue. Lui est un indigène que l'étude assidue de la culture européenne rapproche des néerlandais. Elle est une métisse, produit d'un mariage forcé entre une mère indigène et un père néerlandais. D'ailleurs, il ne s'agit même pas d'un mariage : sa mère est une nyai, une concubine, c'est à dire qu'elle doit se soumettre à l'homme à qui on la destine sans être reconnue pour sa femme. C'est pourtant elle qui s'approprie, comme le héros du livre, la langue et la culture néerlandaise et devient la seule à pouvoir gérer la ferme familiale. Alors, lorsque à la mort de l'homme qui lui a donné deux enfants, elle n'est plus rien, et que le droit néerlandais la spolie de tous ses biens, le roman dénonce par la même occasion le système colonial, injuste, et en profonde contradiction avec ce qui fait la force même des valeurs européennes : l'humanisme. Formidable leçon faite à l'Europe par l'indigène qu'est Pramoedya Ananta Toer. Indigène ? Quel étrange mot dont nous avons oublié le sens ! Ce livre rappelle pourtant à quel point il fait partie de l'histoire coloniale et à quel point, il n'y pas si longtemps, il marquait les individus.
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