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Critique de sweetie


« (…) cet homme, en s'observant lui-même avec une curiosité toute scientifique, faisait décidément un étrange voyage sur les flots de sa propre vie. » Cet homme, c'est Samuel Pepys, né en 1633 à Clapham non loin de Londres, qui a tenu un journal intime de 1660 à 1669, un document de haute valeur historique et sociologique. C'est par le film La femme invisible réalisé par Ralph Fiennes tiré du roman de Claire Tomalin que j'ai eu connaissance de cet ouvrage. J'avais auparavant tenté de lire dans le texte le journal de Pepys mais sans succès, le jugeant trop rébarbatif et lassant. le narrateur s'étend longuement sur ses ennuis de santé, ceux de sa femme et sans une analyse du contexte historique dans lequel il évolue, il m'avait alors été difficile de m'intéresser à son propos.
Claire Tomalin a réussi un tour de force en reprenant le contenu de ce journal pour nous offrir cet époustouflant Samuel Pepys ou Monsieur moi-même. Épluché page après page, décortiqué, analysé, fouillé, ce journal m'a plongée littéralement dans le XVIIe siècle londonien et ses troubles : la Grande Peste de 1665, le Grand Incendie de Londres en 1666, la guerre civile qui a sévi de 1642 à 1651 sous le règne du roi Charles 1er, la décapitation de ce dernier, l'ère d'Oliver Cromwell siégeant sous le titre de lord-protecteur, la restauration de Charles II sur le trône, l'avènement de Jacques II Stuart, les tensions entre protestants et catholiques, et ce, sous la plume vive d'un contemporain, haut fonctionnaire de la Cour. Une vie passée à satisfaire une suite de rois frivoles, inconstants et désinvoltes, aux décisions parfois plus que douteuses.
Et fait amusant, J'ai eu l'impression de reconnaître en ce Samuel Pepys, le personnage créé par Rose Tremain dans l'Ami du Roi, Robert Merivel.
Je quitte donc à regret l'univers de Samuel Pepys dans lequel j'ai baigné pendant quelques jours, hors du temps.
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