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Critique de Tatooa


Fichtre, pour du premier roman, ça dépote ! J'ai découvert A. Tomas avec "Notre dame des loups", que j'avais beaucoup aimé (mais que j'avais trouvé trop court, lol).

Ici, avec plus de 700 pages, on peut pas dire qu'il soit trop court. Quoi que... C'est bien écrit, même s'il y a quelques répétitions agaçantes ("l'homme doré", notamment, quand il est là, lol) et un peu trop de monologues explicatifs, faciles pour l'auteur mais pénibles pour le lecteur...
Un tic d'écriture lors des dialogues, aussi, qui m'a agacée, c'est le "blablabla, sourit Untel". Quand on sourit, on ne parle pas, ou alors on fait une drôle de tête, lol... Et ça y est un paquet de fois...
Quelques ellipses et passages trop rapidement évoqués, des "grosses ficelles" (lors des combats notamment).

A part ces petits défauts, l'univers est complet, bâti simplement mais efficacement.
Pléthore de personnages : un peu trop, parce qu'avec 10 "élus", 2 maîtres et leur "sous directeur", 10 nations, leurs religions et religieux, leurs rois, leurs capitaines et espions, leurs alliances et trahisons, du passé et du présent, et les dieux, (sisi, ils y sont aussi !), bah à un moment donné, on a la tête qui tourne, surtout à la fin quand il en apparaît de nouveau qu'on connaissait pas du tout jusque là.

Du coup, on a des nains retranchés dans leurs montagnes, des elfes déclinant, des élus aux pouvoirs exceptionnels, des dragons, des sylphides, des dryades, les clichés sont là mais largement détournés, pliés dans tous les sens, et je n'en dirai rien parce que la découverte est meilleure quand on ne sait rien de rien (et c'est une bénédiction pour moi que je garde si longtemps les livres dans ma PAL et que je les lise sans plus me rappeler ni du 4ème de couverture, que je ne relis pas, ni des avis qui me les ont fait acheter, mdr !).

L'auteur a lutté contre le manichéisme, mais hélas, on a quand même la sensation que "le Père" (l'aspect Nature) c'est le bien, et l'Autre (l'aspect Progrès) c'est le mal, ne serait-ce qu'à travers leurs héros respectifs. Donc de ce côté là, c'est loupé. Mais c'est amusant (et on sent que l'auteur s'est amusé, même si l'ensemble du roman est sombre), car on a quelques surprises, vu les idées préconçues qu'on a tous à ce sujet.
Il y a quand même quelques bons passages sur l'humanité, la compassion versus la loi de la jungle et du plus fort. Quelques bons passages aussi sur les buts affichés des politiques et leurs buts réels.

C'est bien tissé, très prenant, assez clair malgré tout ! Mais alors que j'aime beaucoup les auteurs qui évitent l'écueil du tome "qui devait être unique et qui devient trilogie ou plus", ici, j'avoue que ça aurait peut-être mérité une version en deux tomes pour avoir un peu plus de développements sur tout ce qui est évoqué (du passé, notamment, car le monde est bâti sur du solide, l'air de rien), un peu moins de densité...

Cela reste quand même d'un très bon niveau général, surtout pour un premier livre d'auteur ! Epatant.
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