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Critique de Presence


Ce tome fait suite à Fearsome (épisodes 1 à 7). Il contient les épisodes 8 à 14, ainsi que l'épisode zéro, intercalé entre les épisodes 12 & 13. Tous les scénarios sont de Peter J.Tomasi. Fernando Pasarin a dessiné tous les épisodes sauf le numéro 13 dessiné par CAFU (Carlos Alberto Fernandez Urbano). Scott Hanna a encré tous les épisodes, avec l'aide de Marc Deering pour le numéro zéro.

Alpha war (épisodes 8 à 12) - Guy Gardner, John Stewart et d'autres Green Lantern sont en train d'enterrer la batterie centrale des Yellow Lanterns sur Oa pour la neutraliser et s'assurer que personne ne viendra la dérober. Les Alpha Lanterns (la police interne du Green Lantern Corps) a reçu un enregistrement dans lequel John Stewart tue de sang froid Kirrt Kallak, un autre Green Lantern. Les Guardians of the Universe (en abrégé GotU) ont créé un nouveau grade spécialement pour promouvoir Guy Gardner : Lantern Sentinel. Les Alpha Lanterns doivent procéder à l'arrestation de Stewart et à son jugement pour crime contre un confrère.

Attention : cette histoire n'est pas pour les néophytes, ni même pour les lecteurs ayant sauté quelques épisodes. Peter Tomasi intègre plusieurs Green Lanterns comme figurants ou personnages secondaires, sans effectuer aucun rappel sur leur historique. Même les infobulles ont disparu, ce que le lecteur peut regretter, ne serait-ce que pour se remettre un nom en mémoire. Il faut donc être très attentif pour relever le nom des 5 Alpha Lanterns en cours de lecture : Boodika, Horoq Nnot, Green Man, Varix, Relok Hag (un anneau de puissance en cadeau à celui qui les aura tous reconnus). S'il ne fait aucun doute que Geoff Johns continue à orchestrer la progression simultanée des 4 séries dédiées aux Green (et Red) Lanterns, Peter Tomasi a trouvé sa place, s'est approprié les personnages et construit un suspense efficace, en évoquant les grands bouleversements touchant toutes les séries. Décidemment John Stewart est un poissard d'une envergure peu commune. Après Xanshi (dans Cosmic odyssey) et Mogo (dans War of the Green Lanterns), il a commis une troisième boulette qui lui vaut d'être arrêté et jugé. Tomasi montre avec habilité comment les uns et les autres sont manipulés, et à quel point les enjeux sont à l'échelle du Green Lantern Corps (en abrégé GLC) tout entier. le résultat aboutit à un thriller mêlant superhéros, enjeux de gouvernance pour les GotU, science-fiction et complot, sans oublier de mettre en scène des héros avec une vraie personnalité et des convictions bien affirmées (qu'il s'agisse de Guy Gardner, ou de John Stewart, ou même de Salaak). Tomasi réussit même à justifier les choix des GotU de manière convaincante et astucieuse. Il leur fait faire expliquer aux Alpha Lanterns que s'ils refusent de se laisser guider par leurs émotions, cela ne les empêche pas de prendre en compte l'impact qu'elles peuvent avoir sur les autres. Bel exemple de cynisme manipulateur !

Fernando Pasarin et Scott Hanna réalise des dessins de très bons niveaux, essentiellement descriptifs (sans exagération, ou effet de conceptualisation, encore moins d'abstraction). Ils s'attachent aux détails pour donner de la substance aux personnages comme aux décors. Chaque Green Lantern est reconnaissable (à condition d'avoir un bon site de références à portée de main). le langage corporel des individus est parlant, sans être outré. Les environnements d'Oa sont assez développés pour pouvoir croire à leur existence. Les combats sont pleins de force brute, et d'utilisations inventives des anneaux de pouvoir. Ils apportent une solidité remarquable aux scènes d'action, comme de dialogue du scénario. Ils réalisent régulièrement des visuels impressionnants : les 5 Alpha Lanterns en train de réciter leur hymne, Guy Gardner couchant la Lanterne Jaune, John Stewart résigné dans sa cellule, des pleines pages de bataille rangée entre Alpha Lanterns et Green Lanterns (du grand spectacle), etc. le lecteur pourra juste se lasser à la longue de l'emploi systématique de la couleur verte dans toutes les scènes quel qu'en soit l'objet.

Tomasi, Pasarin et Hanna narrent un chapitre dense et palpitant de l'histoire du GLC. 5 étoiles.

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Épisodes zéro - Cet épisode revient sur la journée au cours de laquelle Guy Gardner a été choisi pour devenir un porteur d'anneau vert, et sur son combat contre un extraterrestre costaud et pas beau du nom de Xar. C'est l'occasion de (re)faire connaissance avec Gloria et Gerard (soeur et frère de Guy) et avec son père Roland Gardner.

À nouveau, Peter Tomasi s'acquitte de sa tâche avec savoir-faire, pour montrer une version de l'origine, un peu différente de la précédente. Il réussit à donner une personnalité butée et touchante à Guy Gardner, sans le caricaturer ou le rendre ridicule. Sa relation avec ses proches (père, frère et soeur) reste un peu superficielle (faute de pages supplémentaires), mais elle est assez consistante pour être crédible et dépasser le stade du cliché. le niveau de détail des dessins reste satisfaisant, mais l'apport de Deering à l'encrage est surtout de rendre les dessins un peu plus mignons, et donc diminuer leur impact. 3 étoiles (surtout par comparaison à la première partie).

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Rise of the third army (épisodes 13 & 14) - Dans l'espace un groupe d'extraterrestres éventre de pauvres mineurs et les convertissent en créatures semblables à eux. Sur Oa, Xar est libéré de sa cellule par un individu anonyme, et Guy Gardner est officiellement intronisé au grade de Sentinel. Les GotU continuent de mettre en oeuvre leurs machinations, dans le dos des Green Lanterns.

Ça commence par un gros artifice indigne de Tomasi : comme par hasard le méchant vu dans l'épisode zéro vient d'être libéré au temps présent (quelle coïncidence !). Mais la conspiration prend de l'ampleur, les différents fils de l'intrigue s'entremêlent harmonieusement, la stratégie de GotU apparaît dans toute son intelligence. le deuxième épisode voit le retour de Fatality (Yrra Cynril, une Star Sapphire) et une nouvelle épreuve pour Guy Gardner. Les nouveaux ennemis sont crédibles dans leur dangerosité et parfaitement intégrés aux événements. Peter Tomasi impressionne par la mécanique bien huilée de son intrigue, le rythme implacable de sa narration. Il raconte vraiment l'histoire du Corps, le lecteur en a pour son argent avec un scénariste qui tient ses promesses. CAFU réalise des planches un petit peu plus simples et avec un peu moins de détails que Pasarin, mais rien de catastrophique. Pasarin revient en pleine forme pour le dernier épisode, avec une approche descriptive cohérente qui permet au lecteur de se projeter aux cotés des personnages que ce soit dans le vide interstellaire, ou sur Oa.

Dans cette dernière partie, le lecteur peut pleinement jouir de l'intelligence de l'intrigue qui avance inexorablement vers une catastrophe de grande ampleur, en mettant les 2 Green Lanterns terrestres face à des situations critique très personnelles (à l'opposé de combats génériques indépendant des personnages). 5 étoiles.
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