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Critique de topocl


Autant que du prince de Salina, c'est du sort de toute cette famille de l' aristocratie sicilienne, face à un monde en mutation, que nous entretient Tomasi di Lampedusa : or et décadence, éclat et nostalgie. Et si les bouleversements politiques (qui pour le lecteur resteront une simple toile de fond) sont assez durs à avaler, au moins par toute une culture de l'alliance et de l'hypocrisie sociale, les biens seront-ils préservés.

Tomasi di Lampedusa déploie une prose aussi chatoyante que les intérieurs luxuriants, aussi caressante que les robes sophistiquées pour un portrait sans concession de cette déchéance qui n'est autre que celle de sa famille, et qui est vécue par le Guépard avec un mélange d'arrogance et d'humilité. Car au-delà son irascibilité, sa suffisance et sa nostalgie, il est traversé d'interrogations, de doutes et de compréhension, pétri d'une humanité complexe, cachée derrière une façade imperturbable sévèrement élaborée par l'héritage de son milieu. Sous les fastes, c'est bien d'un roman de l'intime qu'il s'agit, d'un intime tourmenté, finalement surprenant dans une société en vase clos où l'individu s'efface face à la tradition.

La grande surprise que j'ai eue à lire ces pages, c'est de découvrir à chaque page, derrière la noblesse et l'ambition de l'auteur, une tender ironie, un humour subreptice qui font comme une connivence avec les personnages et surtout avec leur narrateur.
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