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Critique de Perlaa


Quel trublion cet Ignatius Reilly ! Monumental diront certains, pathétique diront d'autres.
Force est de constater que le héros cumule les mauvais points : atteint de paranoïa, de mauvaise foi, il est querelleur, obèse, goinfre et trop souvent.... répugnant. Il vit avec sa mère dans les bas quartiers de la Nouvelle-Orléans au milieu d' une faune d'individus communs, improbables, ou pittoresques. On suit Ignatius dans sa quête obligée de travail et dans les petits boulots où il sévit avec succès.
De nombreux dialogues transcrivent avec bonheur l'accent des protagonistes. Les échanges sont plutôt insipides et fades, sans fioritures voire grossiers mais très alertes. En revanche dès qu'Ignatius prend la parole, on le découvre empreint d'une érudition certaine, son langage est soutenu. Il est par-dessus tout doté d'un sens critique plus que pointu fustigeant l'abominable société, le « marécage bourbeux » dans lequel il est amené à vivre. Ignatius s'insurge inlassablement contre la philosophie des classes moyennes. Comble du raffinement, dans la solitude de sa chambre, il rédige un journal extrêmement caustique sur sa vie de travailleur forcé.
Avec un malin plaisir l'auteur prend le lecteur à rebrousse poil. On souhaite une amélioration de la condition d'Ignatius, on voudrait le voir se sortir de cette spirale d'une vie loufoque auto destructrice mais on n'assiste qu'à une avalanche de déboires, sa Némésis accuse-t-il candidement, « la Fortune, une inconséquente catin ». On se prend de sympathie pour quelques personnages, Mme Reillly, la mère d'Ignatius, son chef de bureau, Mr Gonzales... ils deviennent systématiquement la cible d'un Ignatius pervers, délirant et sans coeur. Personne n'en sort indemne.
L'écriture et le traitement sont originaux et dérangeants. L'auteur a un indéniable talent d'écrivain et de manipulateur. On ne s'ennuie pas. On peut interrompre et reprendre sa lecture sans problème mais est-ce totalement réussi ? Pour ma part, j'ai souri et admiré la verve et l'excès en tout genre. Je n'ai pas été totalement emballée. le trop étant un peu l'ennemi du bien.
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