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Jean-Pierre Carasso (Traducteur)
EAN : 9782264034885
448 pages
10-18 (01/08/2002)
3.92/5   3687 notes
Résumé :
À trente ans passés, Ignatus vit encore cloîtré chez sa mère, à La Nouvelle-Orléans. Harassée par ses frasques, celle-ci le somme de trouver du travail. C'est sans compter avec sa silhouette éléphantesque et son arrogance bizarre. Chef-d'oeuvre de la littérature américaine, La Conjuration des imbéciles offre le génial portrait d'un Don Quichotte yankee inclassable, et culte.

« On ne peut pas lire ce livre, l'un des plus drôles de l'histoire littéraire... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (357) Voir plus Ajouter une critique
3,92

sur 3687 notes
Une minute d'autosatisfaction :
Vive moi !
Voilà.
Car il m'a fallu faire preuve d'une obstination de marathonienne pour arriver au bout de ce roman-culte encensé un peu partout.

La Conjuration des imbéciles, titre appétissant pourtant, tout comme la page de couverture de la dernière édition 10-18... ça commençait plutôt bien.
Et puis non.

Autosatisfaction, parlons-en. Dans ce domaine Ignatius Reilly est un virtuose, limite sociopathe et furieusement mythomane. Raisons pour lesquelles, sans doute, l'envie de lui coller des baffes démange tout au long du récit et c'est – très prosaïquement j'en conviens – ce qui m'a le plus agacée.

Pour en rajouter dans le crispant, notre héros tragi-comique prend place au centre d'une sorte de vaudeville extravagant, braillard, outré, logorrhéique, avec portes qui claquent, personnages rocambolesques et situations absurdes à tous les étages.

Pourtant fervente adepte du deuxième degré (voire du troisième sans trop me pousser), difficile de m'expliquer pourquoi cet humour, visiblement apprécié par beaucoup, ne m'a pas du tout séduite.

En revanche la prose de J.K.Toole singulièrement explicite et riche (portée de plus par une traduction tout aussi adroite) révèle une force d'évocation surprenante de réalisme et de précision. de ce fait, La Conjuration des imbéciles est loin de la daube intersidérale mais en ce qui concerne ma propre lecture je constate pour conclure que la lassitude l'a constamment disputé à l'agacement sans pratiquement jamais solliciter mon grand zygomatique, pourtant généralement assez bien disposé.

Ou alors je vieillis.

Ça doit être ça.



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Je ne suis pas capable d'écrire des critiques littéraires, contrairement à certains membres de Babelio, que j'admire, mais c'est un de mes livres préférés, donc je vais écrire quelques mots. J'ai lu « La conjuration des imbéciles » en 1984. Dès les premières pages, j'ai été émerveillée par ce récit et surtout par le personnage d'Ignatius Reilly. J'ai fini le livre en une journée, pendant la lecture j'ai beaucoup ri, j'ai admiré, j'ai été comblée. Tout de suite après je l'ai recommandé à tout mes amis et tout le monde l'a adoré. Encore aujourd'hui, nous parlons de « the great Ignatius », avec sa valve pylorique, son « travail » chez « Pantalons Levy », ses folles aventures…Mes enfants à leur tour ont apprécié ce livre génial, la preuve, ils ont tous les deux mis « La conjuration… » dans leur Top 5 sur Babelio.
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Au frémissement de moustache, un remugle de décadence parvient jusqu'à vos narines éclairées… Sans doute faites-vous partie des anachroniques de l'acabit d'Ignatius Reilly. Dans ce cas, autant vous prévenir tout de suite : la lecture de la Conjuration des imbéciles vous fera l'effet d'une révélation. Mieux que Batman, presque équivalent à Boèce, Ignatius se situe droit dans la lignée des contempteurs de leur époque. Lorsque les vices décriés par les bonnes moeurs –saleté, misanthropie, exclusion sociale et professionnelle- deviennent les totems revendiqués de la lutte contre le nivellement par le bas, Ignatius Reilly fait figure d'orateur hors-pair, toujours sûr de lui et des théories uniques dont il s'est fait l'auteur.


A contre-courant de tout et de tout le monde, Ignatius mène une vie qui se constitue à l'exact opposé du rêve américain. A trente ans, après avoir passé près de dix ans à l'université pour ramener une licence qui ne lui servira jamais, il retourne vivre chez sa « manman » dans un pauvre taudis entouré de voisins suspicieux et racoleurs. Entre joutes verbales et confrontations physiques, le fils et sa mère passent leur temps à se contredire à la manière d'un vieux couple à la relation platonique. Leurs sorties se limitent à la vieille boîte miteuse des « Folles nuits » -avec « bouligne » quelquefois pour la mère Reilly qui désire se socialiser et cinéma pour Ignatius qui, en observateur attentif de la décadence de son époque, n'assiste qu'aux séances des films les plus populaires afin de s'insurger contre le lavage d'esprit dont sont victimes ses contemporains. Gare ! La colère bloque le mécanisme d'ouverture de son anneau pylorique –qui ne l'empêche cependant pas de se nourrir de macarons, de beignets et de hot-dogs maintenant son obésité maladive-, et pour pallier à cette réaction psychosomatique, Ignatius déverse sa bile noire dans des montagnes de petits cahiers, tous gribouillés, à moitié achevés lorsqu'ils ne sont pas à peine commencés.


Ces petits cahiers froissés, recouverts de miettes de beignets et de traces de sperme, constituent un chef d'oeuvre de politiquement incorrect. Leur humour ravageur tient à la fois à leur audace et au fossé qui les sépare du sérieux de la démarche d'Ignatius et de l'incohérence absurde de ses propos. Ses théories relèvent du surréalisme mais rien n'y fait : Ignatius s'y accroche avec conviction et ne doute jamais une seconde qu'il détient la vérité contre tous.


Personnage buté, grotesque, misanthrope, Ignatius est pourtant revigorant et libérateur. Qui ne lui a jamais été semblable une fois dans sa vie ? Il est le reflet de nos pensées les plus extrêmes, celles qu'on ressent parfois subrepticement avant de les chasser, rattrapés par la bonne couche de vernis policé et civilisé qu'on se doit de s'imposer pour vivre en bons termes avec la civilisation. Ignatius est drôle parce qu'il ose et assume l'insanité de ses convictions. On l'admire parce qu'il est sûr de lui, et on l'envie parce qu'il ne doute jamais et ne démord pas de ses théories, même dans l'adversité. Il est un personnage entier et honnête et même s'il n'a certainement pas les pieds sur terre, il vit dans un monde qu'il est le seul à percevoir de cette manière.


Sans se limiter à Ignatius, les personnages qui l'entourent –sa mère Reilly, son employeur Levy, son amie-ennemie Myrna, le policier Mancuso, le pédérastre Dorian…- constituent des figures secondaires atypiques, complètement anormales elles aussi mais d'une manière plus conventionnelle. Car Toole a ce talent : révéler, à travers l'excentricité d'Ignatius, la folie tout aussi vive qui touche ceux dont les comportements sont pourtant validés par la civilisation. C'est d'ailleurs tout l'intérêt de la Conjuration des imbéciles : en s'exprimant d'un ton pince-sans-rire, John Kennedy Toole nous fait comprendre qu'Ignatius n'est pas plus dérangé qu'un autre, et il met ainsi en avant toute la folie des comportements contemporains.


Une lecture exaltante et excitante qui nous fait voir le monde à travers le prisme « du bon goût, de la décence, de la géométrie et de la théologie » -valeurs sûres et définitives d'une civilisation qui se respecte.
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Voilà un livre assez extraordinaire ! Il nous raconte les aventures d'un garçon absolument odieux, se débattant dans un quartier, une ville (la Nouvelle Orléans), un monde même, pour lequel il n'est pas du tout adapté.
Ignatius J. Reilly est un obèse monstrueux, génie ou abruti complet (à vous de voir...) pouvant à peine se déplacer, rotant sans cesse, martyrisant sa mère et méprisant le monde entier avec une fougue et un sens de la répartie extraordinaires. Hypocondriaque, de mauvaise foi, persuadé de sa propre supériorité, colérique et dégoûtant : le gendre idéal, quoi !
Obligé par un concours de circonstances à chercher du travail, il ira de catastrophe en catastrophe, rencontrant une multitude de personnages tous plus cinglés les uns que les autres, créant sans cesse sur son passage des situations saugrenues et inextricables.

Les personnages sont exceptionnels ! Ils sont tous complètement frappés, sauf peut-être un ou deux (Gus Levy, patron des jeans Levy, qui est torturé par sa femme, que j'ai trouvé à peu près sain; et Jones, le noir employé comme balayeur dans le bar des Folles nuits, le seul du livre à être capable de second degré). Les dialogues sont ciselés, un vrai plaisir : on rit à chaque page, une vraie mine de citations !

J'ai été un peu déçu par le manque d'intrigue, puisque le fil conducteur, c'est la stupidité. Mais il faut dire qu'il y a de quoi faire. Ouah-ho !
Pour paraphraser ce bon Ignatius : "Si vous n'avez pas lu ce chef-d'oeuvre de la littérature du XXème siècle, vous méritez le fouet jusqu'à l'évanouissement."
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Mon système nerveux tout entier est sur le point de se révolter contre moi pour l'avoir soumis à un tel choc. Si je devais soudain vous paraître plongé dans une stupeur comateuse, ignorez-moi, je vous en prie.
p 228

Mes demoiselles, mes MaDames et Mes Sieurs,
il est temps de vous présenter un Seigneur
Le Jean Claude van Damme bien avant l'Heure
"Outil" de la théologie , de la géométrie , de notre penseur
Pour tenter d'ouvrir son anneau pylorique, véritable hiatus
l'homme a la casquette verte du chasseur , Mmes ET Mrs Mr REILLY IGNATIUS......lever de rideau, roulement de tambour, cacatoes, anneau dans l'oreille et tout le tralala .Incohérence pour les rationnels délire assuré pour les illuminés....tralala ouha - ho la paranoïa y a !!

J'ai osé demander quelques contributions aux membres d'un challenge obscur
OUA HO offusqués, certains se sont indignés, ont pris ça pour une injure
Espèce d'huitre cocu qui fait la moule CES CONS CHIENT LIT CULTURE
Pire certains m'ont même envoyé les agents de la censure (si si c'est vrai je vous jure, quelle aventure !)
Oua ho, par tous les moyens m'exclure pour une démarche puérile,
Une gageure , un remugle, une confrontation, un renvoi à une conjuration de vieux imbéciles.

5* , moi j'assume, j'ai pas trouvé ça débile
bien au contraire j'y ai trouvé oua- ho un certain style !

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Citations et extraits (271) Voir plus Ajouter une citation
- Comment, des gens m'ont manipulé pendant que j'étais inconscient! Tu aurais pu avoir le bon goût de les arrêter. Dieu sait où ces membres salaces de la profession médicale seront allés mettre le doigt, le nez ou la sonde!
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- C'est au poil, ça, mon gars, dit le vieil homme. Je suis M.Clyde.
- Très heureux, dit Ignatius en cueillant du bout de la langue une miette qu'il venait de découvrir à la commissure de ses lèvres. A propos, monsieur Clyde, je vais emporter ce surplis à la maison pour prouver à ma mère que j'ai trouvé un emploi. C'est que, voyez-vous, elle boit beaucoup et a besoin d'être rassurée quant au fait que le salaire de mes peines permettra de regarnir sa réserve de spiritueux. Je mène une vie assez peu réjouissante. Un jour, peut-être, je vous la décrirai en détail. Pour le moment, en tout cas, il suffira que vous sachiez deux ou trois choses de mon anneau.
- Votre anneau ?
- Oui.



p. 203 / Édition 10-18
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Si la roue de la Fortune vous emporte dans une phase descendante, allez au cinéma et profitez mieux de la vie. Ignatius était sur le point de proférer à sa propre intention ces judicieux conseils quand il se rappela qu'il allait au cinéma tous les soirs où presque, dans quelque sens que tournât la roue de la Fortune.

p.75
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Après quelques minutes d'une conversation qui me permit d'établir aisément ma supériorité morale sur ce pauvre dégénéré, je me retrouvai une fois encore occupé à soupeser les causes et la nature de la crise de notre époque. Mon esprit jamais en repos et dont je ne puis maîtriser le mouvement perpétuel eut tôt fait de me faire apercevoir un plan si audacieux et splendide que je tremblais à cette seule pensée. « Assez ! criai-je, implorant mon propre esprit semblable à quelque dieu. C'est pure folie. » Mais je n'en prêtai pas moins attention au bouillonnement qui habitait mon cerveau.
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Bien qu'habitant les bords du Mississipi (fleuve célébré par des vers et des chansons exécrables dont le motif prévalant consiste à faire du fleuve une espèce de substitut du père, mais qui n'est en fait qu'un cours d'eau perfide et sinistre, dont les courants et les remous font, chaque année, de nombreuses victimes. Jamais je n'ai connu quiconque qui s'aventurât ne fût-ce qu'à tremper un orteil dans ses eaux brunes et polluées, qui bouillonnent de l'apport des égouts, des effluents industriels et de mortels insecticides. Même les poissons meurent. C'est pourquoi le Mississipi Père-Dieu-Moïse-Papa-Phallus-Bon Vieux est un thème particulièrement mensonger, lancé, j'imagine, par cet affreux imposteur de Mark Twain. Cette complète absence de contact avec la réalité est d'ailleurs, soyons juste, caractéristique de la quasi-totalité de "l'art" d'Amérique. Toute ressemblance entre l'art américain et la nature américaine serait purement fortuite et relèverait de la coïncidence, mais c'est seulement parce que le pays dans son ensemble n'a pas de contact avec la réalité. On tient là une seulement des raisons pour lesquelles j'ai toujours été contraint d'exister à la lisière de sa société, consigné dans les limbes réservés à ceux qui savent reconnaître la réalité quand ils la rencontrent), je n'ai jamais vu pousser le coton et n'en n'éprouve pas le besoin.

p170
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Quel roman, devenu culte, est l'oeuvre d'un écrivain qui s'est suicidé à 32 ans parce qu'il ne trouvait pas d'éditeur et était persuadé d'être un raté ?
« La Conjuration des imbéciles », de John Kennedy Toole, c'est à lire en poche chez 10/18.
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