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Critique de helene95


Romance, cinéma et surdité, un cocktail inédit et tonique !

La narratrice, Nina, est une jeune sourde qui postule pour un rôle de figurante dans un film historique sur Laurent Clerc, le français qui a fait connaître le langage des sourds au Etat-Unis.
Le coup de foudre est immédiat avec le beau gosse de la production, Sullivan. L'acteur entendant joue le rôle principal mais s'est imprégné de son personnage au point d'apprendre la langue des signes et d'embrasser la cause des sourds d'aujourd'hui.
Nina, maladroite et fantasque, disparaît brutalement du tournage. Sullivan fait des pieds et de mains pour la retrouver. le couple vit alors une idylle romantique et idéale dans divers lieux de rêve dont Hollywood.
Le thème principal du roman, original, militant, n'a jamais été abordé en littérature à ma connaissance. C'est la place faite aux sourds au cinéma que ce soit en tant que spectateurs en en tant qu'acteurs. En en apprend beaucoup sur l'histoire des sourds ( c'est le thème du film où joue Nina) mais aussi et surtout sur les conditions de vie des sourds d'aujourd'hui, pas si simples malgré la technique. Ils apparaissent comme une minorité à cheval entre deux cultures et cherchant leur véritable identité.
Le roman bascule lors de la projection du film qui a permis la rencontrer de Nina avec Sullivan. Nina a été coupée au montage et le film n'est sous-titré que lorsque les personnages utilisent signent, mais jamais lorsqu'ils parlent, excluant donc le public sourd du récit de sa propre histoire.

On est alors au milieu du récit qui prend une nouvelle tournure. le combat de Nina pour que les sourds trouvent leur place au cinéma, se double d'une quête identitaire pour savoir qui elle est vraiment, ce qu'elle veut faire de son existence et comment et par qui elle veut être aimée. La vie amoureuse de Nina est loin de se résumer à être la compagne d'un homme en vogue qui l'a distinguée par sa beauté. Elle est sourde, certes (quoi qu'elle puisse faire le choix d'entendre avec sa cochlée implantée) mais ni muette ni une potiche. Personne ne décidera à sa place comment et avec qui elle vivra, ni comment elle élèvera son enfant (entendant). Aux antipodes de la posture de victime de son handicap, Nina revendique le droit à l'accès à la culture, mais aussi de la femme à disposer son son corps et de son plaisir à sa guise. le dialogue entre Nina et la société trouve sa forme littéraire dans l'alternance entre le récit de Nina à le première personne, et le récit à la troisième personne. le rythme s'accélère dans la deuxième partie du roman. Impossible de lâcher le livre avant la fin !
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