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Critique de Alfaric


Dans ce tome 3 intitulé "Fureur Normande", et qui après un diptyque sicilien constitue la première partie d'un diptyque italien, les auteurs continuent de mettre en scène un univers où on est tous le fort de quelqu'un (ce qui autoriserait à manipuler, contrôler, exploiter et écraser autrui) et où on est tous le faible de quelqu'un (ce qui autoriserait à se faire manipuler, contrôler, exploiter et écraser par autrui). Cet univers vertical qu n'autorise pas la liberté, l'égalité et la fraternité génère beaucoup de frustration, de colère et de haine : il faut s'attendre à trahir et à être trahi à tout moment. Plus que jamais l'homme est un loup pour l'homme…

Nous sommes durant l'hiver 1041 : l'Église a misé sur les Byzantins pour se débarrasser des Musulmans, puis a misé sur les Normands pour se débarrasser des Byzantins en attendant le meilleur moment pour se débarrasser des Normands à leur tour… Après les trahisons et les retournement d'alliance, on a les Varègues avec Tancrède, Harald, Eudoxie et la belle Marie et on a les Normands avec Étienne, Guillaume de Hauteville, Hugues Tuboeuf et l'inquiétant Main-Gauche… Pour punir ne n'avoir su prévenir ce gros bordel, le strategos Maniakès est mis au cachot mais comme ses remplaçant sont tous plus incompétents les uns que les autres, on le sort du cachot pour reprendre son poste. Et comme il ne peut pas se venger de ses supérieurs, il se défoule sur ses inférieurs. Chez les Varègues on tente de se réconcilier pour se serrer les coudes, chez les Normands l'orage couve et le clash est imminent : Maniakès compte bien utiliser les uns contre les autres et tirer les marrons du feu, mais ce qui sauve le chef varègue donc le plan du strategos, c'est qu'Hugues n'a pas respecter les consignes de Guillaume pour se lancer dans un vendetta personnelle : le tome 4 sera une chasse à l'homme, et le gibier sera Tancrède !

La comédie humaine de Vincent Brugeas n'est qu'une longue suite de salauds et de salopes, et on cherche les traces d'humanité chez les moins antipathiques d'entre eux. Il est sur le fil du rasoir du grimdark martinien, mais j'avoue que j'ai davantage aimé l'équilibre de ce tome 3 que celui du tome 2. Car si i a changé son fusil d'épaule en abandonnant certaines pistes lancées à la fin du tome précédent, il est intéressant de voir notre antihéros impitoyable en proie au chagrin et au doute... le trait de Ronan Toulhoat n'est pas parfait, mais il dégage un énergie dont sont dépourvus bon nombre de ses collègues : je ne vais pas mentir, échéances obligent l'epicness est ici moins impressionnante que dans "Le Colosse Noir" mais a sacrément de la gueule quand même...

PS: présenter le dramatis personae sous forme de vitrail médiéval est toujours aussi excellent
Lien : http://www.portesdumultivers..
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