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Critique de Osmanthe


La bienveillance, l'altruisme, voici un sujet qui m'intéressait au plus haut point tant sur un plan professionnel que personnel. Mes expériences, pas toujours heureuses, m'incitaient à aller chercher quelques outils pour progresser…tout en restant lucide, car vu le flot incessant de publications sur ce sujet tendance, si l'on pouvait si facilement évoluer en lisant ces livres-concepts, même illustrés de nombreux exemples concrets, nous serions tous des champions !
L'ouvrage alterne selon moi le bon et le moins bon.
L'accent est d'abord mis sur un cap stratégique à poursuivre dans la relation inter-personnelle, selon un tryptique : bienveillance – réciprocité – clarté. A ces trois forces s'ajoute la liberté d'innover. Jusque-là, rien à dire. Mais ensuite, l'auteur va user et abuser d'un mot anglais magique car permettant de faire concept là où la langue française est impuissante à éclairer d'un seul mot coup de poing. le switch ! Cela en jette, non ? le switch, ce serait la décision de changer l'orientation de son esprit pour chercher le cap stratégique et viser la bienveillance. Tout ça pour aboutir à une représentation cartographique du cap stratégique de la relation d'une subtilité inouïe, où on situe vaguement un « je et tu c'est-à-dire nous », à croiser avec un axe « besoins qualités objectifs rêves » pour chacun des deux individus…
Après ce petit moment déstabilisant, l'auteur convoque la bonne vieille pyramide de Maslow, et la célèbre classification des besoins des individus (estime, reconnaissance, etc…). Me voici rassuré de retrouver mes cours d'organisation d'entreprise du début des années 90. Ces besoins sont associés aux émotions humaines…et là, l'auteur dresse une longue liste d'émotions, rattaché au besoin correspondant. Quelques bonnes lignes :
Emotion : fatigue. Besoin correspondant : besoin de repos.
Solitude. Besoin de compagnie affectueuse.
Dégoût : besoin de distance et de fraîcheur
Moi, ça m'en a bouché un coin. Je me suis trouvé moins bête d'un seul coup.
Ensuite, l'auteur traite de la bienveillance dans les tête-à-tête. Et là, recours à un nouveau concept en phase avec notre monde technologique, les « faisceaux de fibres » à croiser avec les trois grands traits de l'âme humaine (selon l'auteur), sensibilité, production, conquête.
Au sein de deux axes de classification des comportements structurant l'individu : un axe commun-méthodique / spontané-régulier et un axe proximité / recul, six faisceaux de fibres s'organisent : convivial, compétiteur, organisé, convaincu, visionnaire, créatif. le lien est fait avec la partie précédente lorsqu'on comprend qu'à chaque faisceau déployé par l'individu correspond des besoins. Il y a des exemples, plus ou moins pertinents, dont certains réellement éclairants. On nous indique comment reconnaître l'expression de chacun des faisceaux chez un individu en situation professionnelle, et de beaux diagrammes résument ça. L'auteur nous précise bien, comme on le pressentait, que chaque individu héberge en lui les six faisceaux, et logiquement la personnalité équilibrée va précisément avoir une répartition harmonieuse entre eux. S'ensuit deux chapitres pour rechercher l'équilibre des faisceaux en nous, et se coordonner en relation avec l'autre et son / ses faisceaux dominants, qui alternent également…C'est une sorte de danse et d'ajustement permanent. Cela pourrait être intéressant, mais c'est bien long…
Finalement, la partie la plus intéressante à mon goût est la dernière, lorsque l'auteur propose de « susciter la coopération d'un collectif et créer des dream-teams innovantes ». Si au début de cette ultime partie on revient sur ces notions de satisfaction des besoins de Maslow et de mise en oeuvre des faisceaux de fibres, l'auteur semble peu à peu oublier cette approche un peu conceptuelle pour exposer finalement sa vision du leader d'équipe, du manager. Et finalement l'ouvrage vire contre toute attente au guide de conduite efficace d'une réunion. C'est plutôt une bonne surprise, car le trop de bavardage que j'ai ressenti avant trouve ici son utile application dans les détails fournis. Ce sont des clés pour le chef d'équipe pour se positionner dans l'animation, l'attitude à avoir selon le contexte (questions ou pas des participants), il y a des exemples…
Au final, un livre trop long sans doute, dont on a parfois du mal à cerner quel était l'objectif (finalement on se demande toujours ce qu'est la bienveillance), qui n'évite pas les écueils habituels de ces livres-outils management-bien être-altruisme, etc…dont les auteurs, pour se démarquer de la masse, ne cessent d'inventer ou recycler des mots-concepts, ce qui lance des modes et fait vendre (vous savez, en ce moment c'est l'ikigai japonais qui fait fureur). Il y a toutefois quelques qualités. Des exemples concrets assez nombreux, et une troisième partie plus concrète, assez mal vendue d'ailleurs (le sujet c'était la bienveillance ou les clés pour réussir une conduite de réunion ?!).

Comme j'ai reçu ce livre dans le cadre de masse critique, voici l'heure de remercier babelio et l'éditeur InterEditions-Dunod…Tout en mentionnant quand même ma mésaventure, pour faire progresser l'organisation (en bienveillance, je précise !).…si l'envoi du livre était prévu en février, il ne m'est parvenu que début juin ! Il m'a fallu deviner que l'ouvrage n'est finalement paru qu'en mai, et la livraison manquait d'un petit mot sinon d'excuses, du moins d'explication, ou même simplement d'encouragement à une bonne lecture, comme cela se fait d'ailleurs en général dans les envois babelio. Rien de dramatique, mais il ne faut pas s'étonner de mon avis mitigé sur cet ouvrage : en juin, entre la lassitude de l'attente, le beaucoup trop de boulot par ailleurs, et une méchante petite maladie, j'étais moins réceptif pour cette lecture…Décidément, quand c'est plus l'heure, c'est plus l'heure !
Merci donc à babelio et à InterEditions-Dunod, puisque tout a fini par s'arranger…
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