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Critique de oiseaulire


Le style de Sylvia Townsend Warner est limpide et poétique.
J'ai adoré suivre la vie de Laura, cette jeune bourgeoise anglaise vivant au début du 20 ème siècle. Juridiquement et financièrement dépendante, comme l'étaient les femmes de son temps (début 20 ème siècle) elle dût vivre jusqu'à sa maturité ( 47 ans) dans l'ombre de son frère marié. Elle n'acquit le droit de suivre sa voie propre que de haute lutte et au prix de la solitude.
J'ai trouvé très convaincant que ce soit la personne la mieux aimée d'elle qui ait failli provoquer sa rechute dans la dépendance et la soumission ; et convaincante aussi la période d'errance et de germination qu'elle a traversée au sein d'une campagne isolée parmi des villageois taiseux mais sans hostilité.
La dernière partie du roman évoque son pacte avec Satan, un Satan qui, comme celui de Faust, n'est autre que le démon de la connaissance, connaissance de sa propre nature féminine enfouie sous le corset social.
Si la volonté d'exister pour et par soi-même semble légitime pour un homme, il n'en est pas de même pour une femme car il subvertit l'ordre social fondé sur les relations hiérarchiques entre les sexes, les classes (maîtres/domestiques), les âges...
Pour ne pas être clivée en deux et parvenir à la sérénité, la candidate à l'émancipation doit accepter et même revendiquer sa nature de sorcière. La sorcière est celle qui sait interpréter la nature sauvage des plantes et du coeur humain.
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