On dit souvent de
Toynbee qu'il fut l'un des plus grands historiens du siècle dernier. C'est faux : il est l'un des plus grands historiens de tous les temps. Après s'être profondément interrogé sur les hommes et sur le temps, il parvient à dégager le saint Esprit de
l'Histoire. Mais voici ces adversaires : ils dénoncent ce "philosophe de
l'Histoire", ils le décrivent comme un historien "à l'ancienne" (disons démodé) et, pour finir, ils dénigrent sa lecture beaucoup trop "religieuse" de
l'histoire.
A cette riposte, voici ma RESPONSE :
1/ il n'est pas philosophe de
l'histoire mais bel et bien HISTORIEN : historien majeur, historien pleinement et en lettres capitals. Les philosophes de l'Hisoire qu'il faut attaquer sont ceux qui cherchent à saisir l'Esprit de
l'Histoire sans passer par ce Savoir premier qu'est
l'histoire. Or combien d'hommes sur cette planète peuvent prétendre rivaliser à cet égard avec
Toynbee?
2/ historien à l'ancienne, soit. Mais n'est-ce pas, finalement, la seule manière de s'inscrire dans
l'histoire et de figurer, à l'avenir, parmi ces hommes illustres que l'on nomme les Anciens?
3/ Trop religieux dans son oeuvre, certes. Et je dirais qu'il a tout à fait raison. Un certain Paul Hasard avait écrit un livre célèbre et remarquable où il prétendait, en fin d'introduction, que seul l'intelligence gouvernait le monde.
Toynbee rectifie : ce sont les croyances (le religieux n'est pas la religion) qui ont eu le plus d'impact dans l'aventure de l'humanité...