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Critique de belette2911


Scarface, c'est un peu comme Sherlock Holmes : un personnage littéraire bien que de nombreuses personnes soient persuadées qu'ils ont réellement existé.

Autre point commun des deux personnages, ils furent tout les deux basés sur des personnes existantes.

Le professeur Joseph Bell pour Holmes, al Capone pour Scarface. Et il fallait avoir des couilles pour publier un roman tel que Scarface alors que Capone était toujours de ce monde.

Pour l'écrire, l'auteur avait de la matière puisqu'il vivait à Chicago et fréquentait les gangs siciliens locaux. C'est dire si ce roman est quasi un témoignage.

Nous sommes en 1917. Tony Guarino est un jeune homme beau, ambitieux et charismatique. Ses parents, d'origine italienne, possèdent une épicerie et son frère aîné fait partie de la maison poulaga.

Mais Tony sera gangster, lui. Attention, pas le gangster qui braque le petit commerçant, non, Tony voit plus loin, lui !

D'ailleurs, il commencera gros en descendant al Spingola, le caïd du quartier, pour lui chiper sa meuf, Vyvyan Lovejoy. Ce meurtre lui permettra de faire ses premières armes dans la bande de l'irlandais O'Hara (pas un O'Hara de Lucky Luke).

Une énorme bévue due à sa jalousie lui vaudra de prendre la fuite pour l'Europe – qui se débattait dans un conflit sanglant – pour se faire oublier dans l'armée.

Une armistice et une balafre plus tard, le voilà de retour avec une nouvelle identité et des idées mauvaises plein la tête. Et deux cadavres de plus.

Ce roman fait partie de ce que l'on nomme le "hardboiled" (dur-à-cuire).

Une véritable immersion dans le milieu des gangsters qui rackettent les commerçants et vendent de l'alcool, au temps béni de la prohibition. le tout sous l'oeil bienveillant de la police, copieusement arrosée par les dirigeants des gangs, afin de fermer les yeux. Les District Attorney et les juges aussi.

C'est aussi le bon temps où on emmène de temps un membre d'un autre gang "en ballade"… cela se termine raide mort dans un talus, après torture. On verra aussi l'arrivée des mitraillettes qui ont le mérite de dézinguer plusieurs gangsters à la fois.

Tony est un sale gamin. Niveau marketing et business, il est champion. Sous son ère, sa petite entreprise ne connait pas la crise. Son rêve étant d'ailleurs le seul calife de la ville. Mais niveau caractère, il fait froid dans le dos.

Monsieur a des grandes idées, des grands moyens, n'hésite pas à abattre froidement la concurrence ou celui qui veut le trahir et en plus, il est d'une jalousie crasse. Alors qu'il était encore avec Vyvyan, il ne se privait pas de lorgner sur une autre belle nana, faisant ses commentaires flatteurs à voix haute, mais lorsqu'un homme, éméché, demanda une danse à Vyvyan, il lui cassa la gueule !

Malgré le fait qu'il est avec sa nouvelle copine – qu'il a absolument voulu au temps où il était avec Vyvyan – il zieute encore parfois les autres.

Et ce qui fait tomber les hommes, ce sont les femmes. Les femmes qui s'estiment bafouées ou trompées (à tort ou à raison, le doute étant un poison sournois qui tue autant que les certitudes) sont celles qui sont capables du pire afin de se venger.

Haaa, Tony, on te l'aurait bien dit qu'une femme qui s'estime trompée est plus dangereuse qu'un gang armé jusqu'au dents et que le poignard sera planté dans le dos…

L'argent, le pouvoir, la cupidité, la jalousie, l'envie de pouvoir, l'envie d'argent… cocktail détonnant dans ce milieu.

Un grand roman noir de gangsters au bon vieux temps de la prohibition et qui vous démontrera comment les bandits avaient gangréné tout le système judiciaire, des policiers jusqu'au plus haut poste de la justice.

PS : le Scarface de Brian de Palma est un remake du film éponyme de 1932, qui relate l'histoire d'un immigré bâtissant à Chicago un empire sur le trafic d'alcool pendant la Prohibition. L'histoire est réactualisée en changeant l'origine du héros et les trafics auxquels il est lié.

Lien : http://thecanniballecteur.wo..
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