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Critique de lgideas1


Un trajet en train … dans quel but ? On le saura dans les dernières pages, poignantes, bouleversantes. Un voyage vers Nantes entrecoupé de flashs ravageurs sur une « enfance » bien loin d'être innocente. Est-ce qu'on peut parler d'enfance d'ailleurs tant ce « journal d'un cas social » démontre à quel point tout le monde ne peut pas se vanter d'en avoir eu une ? Les souvenirs du narrateur évoquent crûment, sans fausse pudeur dans les mots et les images, dans une langue qui gicle sous toutes les formes possibles, le quotidien de ceux que le bourgeois, qui en prend pour son grade (et il n'est pas le seul, Jimmy Trapon dézingue à 360°) plaint avec distance et le nez bouché.
L'auteur nous débouche les narines, les yeux. Chaque jour de sa vie semble une morsure qui n'a pas le temps de cicatriser (« Assidûment, mes vioques se foutaient sur la tronche », « Et nous, simple chair à canon, nous constatons le désastre du front » ). le livre de Jimmy nous jette à coups de pied au cul dans l'arène en ne nous épargnant aucune éclaboussure (« L'ivresse n'est qu'une vulgaire cabane où j'ai coutume de planquer mes angoisses »). On croit sortir la tête du marécage avec la parenthèse amoureuse, la vraie bouffée d'oxygène et d'existence, avec « Petite Gonzesse », mais le destin (ou les problèmes de fric pour parler moins pompeusement) nous renvoie à l'étouffement, à l'expulsion (« L'éternel recommencement d'un très mauvais remue-ménage).
Coup de coeur, évidemment… mais surtout coups dans l'estomac. le récit de Jimmy Trapon s'écrit au pistolet à clous. Chaque phrase est une entaille, une scarification où se ressent l'extrême force, l'extrême sensibilité et l'extrême fragilité de celui qui s'y exprime. Une authentique littérature à fleur de peau... enfin!!
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