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EAN : 9782492298417
268 pages
MVO Éditions (27/05/2022)
4.5/5   6 notes
Résumé :
Voiture 15. Place 52.

Un quarantenaire cafardeux se retrouve à devoir prendre un train reliant Paris à Nantes. Rempli de doutes sur ce voyage, il s’évoque son plus vieux souvenir tout en se replongeant dans les grandes lignes de son histoire.

Une gamberge pleine d’angoisse où le sourire de la calanche n’est jamais tellement loin. Des rencontres fantasques. Des retrouvailles inespérées. 24h au sein de la cité des Ducs où nous suivons les... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un trajet en train … dans quel but ? On le saura dans les dernières pages, poignantes, bouleversantes. Un voyage vers Nantes entrecoupé de flashs ravageurs sur une « enfance » bien loin d'être innocente. Est-ce qu'on peut parler d'enfance d'ailleurs tant ce « journal d'un cas social » démontre à quel point tout le monde ne peut pas se vanter d'en avoir eu une ? Les souvenirs du narrateur évoquent crûment, sans fausse pudeur dans les mots et les images, dans une langue qui gicle sous toutes les formes possibles, le quotidien de ceux que le bourgeois, qui en prend pour son grade (et il n'est pas le seul, Jimmy Trapon dézingue à 360°) plaint avec distance et le nez bouché.
L'auteur nous débouche les narines, les yeux. Chaque jour de sa vie semble une morsure qui n'a pas le temps de cicatriser (« Assidûment, mes vioques se foutaient sur la tronche », « Et nous, simple chair à canon, nous constatons le désastre du front » ). le livre de Jimmy nous jette à coups de pied au cul dans l'arène en ne nous épargnant aucune éclaboussure (« L'ivresse n'est qu'une vulgaire cabane où j'ai coutume de planquer mes angoisses »). On croit sortir la tête du marécage avec la parenthèse amoureuse, la vraie bouffée d'oxygène et d'existence, avec « Petite Gonzesse », mais le destin (ou les problèmes de fric pour parler moins pompeusement) nous renvoie à l'étouffement, à l'expulsion (« L'éternel recommencement d'un très mauvais remue-ménage).
Coup de coeur, évidemment… mais surtout coups dans l'estomac. le récit de Jimmy Trapon s'écrit au pistolet à clous. Chaque phrase est une entaille, une scarification où se ressent l'extrême force, l'extrême sensibilité et l'extrême fragilité de celui qui s'y exprime. Une authentique littérature à fleur de peau... enfin!!
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Demain est un hier qui s'ignore

Je viens de refermer le Silence des Mouches et leur bourdonnement silencieux résonnera encore longtemps à mes oreilles, et même dans mes tripes.
Que dire si ce n'est que l'on tient là un grand bouquin, et un véritable écrivain.

Pendant un putain de trajet en dur, siphonnant des pintes à gogo, le narrateur te balance ses souvenirs, des tranches de vie qui voyagent du sordide au pathétique et au déprimant, tout en t'offrant des moments où l'on choppe un pur pied. le style suit le même tempo, alternant propos crus, une violence extrême et de petites touches de pureté, de lyrisme et d'une foutue poésie. L'argot, omniprésent, ajoute une touche de sincérité, de vérité à l'histoire.
C'est un bouquin qui se kiffe, qui s'apprécie et qu'on s'enfile sans retenue, tellement l'auteur te transporte avec sa plume virevoltante. Ce roman se démarque du tas de bouquins qui semblent sortir du même moule. J'aurais dit, si le mot n'était pas tant galvaudé, que c'est une authentique pépite, en tout cas, c'est un bouquin que tout lecteur qui se la joue amateur de littérature se doit d'avoir lu.
Je ne compte plus les paragraphes, les phrases et même les chapitres que j'ai lus plusieurs fois afin de m'en imprégner, d'aller au bout des réflexions qu'ils m'inspiraient puis de les savourer à nouveau.
Même avec tous les coups durs que se prend ce putain de sombre héros, même avec toute la crasse de cette histoire, j'te jure que c'est l'une des histoires d'amour les plus dingues qu'il m'a été donné de lire. La bouffée de pureté que procure la rencontre de « petite gonzesse », l'intense amour qui s'en dégage, restera imprimée dans ma caboche comme un des trucs les plus braques que j'ai jamais bouffés en littérature.
Je me suis essayé, sans succès, à imiter sa prose, cette vaine tentative se veut un hommage à sa plume magique. Je vous incite à découvrir l'univers de cet écrivain atypique, croyez-moi sur parole, vous ne le regretterez pas !
Je me suis permis d'emprunter à l'auteur une citation de son roman pour qu'il serve de titre à cette modeste chronique, j'espère qu'il ne m'en voudra pas !
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Il était une fois un homme, la quarantaine, assis dans un TGV Paris-Nantes avec bouteille, cannettes et une traîne de souvenirs brassée par les remous du wagon et le chapelet de villes s'égrenant le long du parcours.

Le narrateur nous entraîne dans sa descente sombre, carencée, brutale, celle de son enfance où rôdent la fringale, l'absence de réconfort, l'abandon quotidien, les roustes faites de coups et de mots assassins, mais où résonnent aussi les piailleries et les éclats de rire de la fratrie.


Le silence des mouches est un roman fracassant où l'auteur réussit avec grâce à apparier un français élaboré et une cour des miracles de mots chargés de crasse, de laideur, de vulgaire... L'argot se balade de phrase en phrase, y sème sa poésie et donne sa texture et son calibre au texte.

Mais bien plus que cela, au-delà de la claque magistrale que Jimmy Trapon nous administre sans préliminaires et avec talent, filtre une note sensible, pleine de délicatesse et de maturité qui donne à l'ouvrage son caractère percutant et profondément touchant.


Un grand livre.

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Alors voilà… C'est l'histoire d'un roman coup de poing qui vous uppercute le coeur jusqu'au bout du souffle. J'ai été sacrément embarqué dans cette voiture Paris-Nantes, où l'auteur profite du temps du voyage pour nous déverser ses souvenirs de galère. Impossible de descendre en cours de route, c'est un direct. C'est âpre, c'est sec, c'est douloureux et vous prend aux tripes dès les premières pages. Même si vous ne parlez pas couramment le San Antonio, ne vous laissez pas intimider. Vous verrez, on s'y fait très vite et on comprend à la fin, qu'aucune autre langue ne pouvait convenir. Ici, on parle un argot riche, imagé, quasi chirurgical. Oui, j'ose le dire, il y a du Céline dans cette écriture.
Le mal aimé vomit son enfance volée par jets brefs et précis à l'instar de cette bibine trop souvent ingurgitée. Mais comment faire autrement face à cette vie de poisse, de misère et d'injustice, face à une mère si inconséquente et narcissique qu'on aurait envie de la baffer ?
Heureusement, quelques rares embellies comme l'épisode « petite gonzesse » permettent de reprendre son souffle avant de se remettre en apnée, jusqu'à cette fin si poignante qu'on pourrait en chialer.
On pourrait citer des dizaines de phrases toutes plus belles les unes que les autres, au hasard : "Le goût amer du déjà-vu me carrait la nausée" ou « Le fruit de ma gamberge sortait fissa les barbelés afin de m'empêcher l'accès à ces pensées sordides. »

Le silence des mouches, journal d'un cas social de Jimmy Trapon est un GRAND livre qui mériterait une vraie reconnaissance dans l'ordre établi du monde de l'édition, où il est si difficile de se faire une place de nos jours.
Pierre-Marie Prat
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quelle belle découverte. ce livre m'a emporté.
‎voiture 15 place 42.
a partir d'un simple trajet en train un quarantenaire à la dérive ressasse les grandes lignes de son histoire personnelle. on découvre une vie dévorée par les accidents, une mère compliquée et des tendances au désespoir.
l'écrivain nous emporte par sa vision du monde, ses images originale et la justesse de se son propos. quelle belle écriture!
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
minuit tonnait le dimanche soir, son costume de princesse éphémère s'en retournait dans l'armoire..
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nous attrapons le passé par la main et le faisons sauter sur nos genoux
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mon jardin d'Eden ne sera jamais qu'un vaste terrain vague.
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