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Critique de Brambell


Je viens de refermer "Alger, ma déchirure", à regret. Je sais que j'y reviendrai, pour m'imprégner de la poésie fulgurante de certaines pages, pour y puiser cette "joie-souffrance" surgie de l'évocation de souvenirs teintés de mélancolie, qui sont autant d'îles éparses sur la mémoire océane de Behja Traversac. Il faut avoir connu Alger, et l'Algérie du sud, pour éprouver ce vertige du temps. M'ont particulièrement touchées ces pages sur le père, cette grande présence-absence qui hante encore l'orpheline, et dans un autre registre, plus loin, l'orphelin sans père, et donc sans ombre ; aussi, les pages terribles de lucidité sur le désespoir et la révolte muette d'une jeunesse algérienne muselée et sans espoir, des décennies durant. Et puis, l'enfance joyeuse des matins et des soirs d'été à Portsay, la tendresse d'une fratrie unie, la mère insoumise et fantasque. Dans ces pages, l'auteure nous parle d'un Islam modéré et ouvert qui semble appartenir à un autre temps, et nous dit son effroi de ce qu'il est advenu. Des mots justes pour dire tout cela. On peut entrer dans ce livre par toutes les portes, et se laisser happer par ces fragments de vie lumineux et sombres. Les aquarelles de Catherine Rossi, d'une grande délicatesse, enchâssent le texte pour célébrer Alger la Blanche, l'éternelle, la Belle...El Behdja.
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