AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de tiben


Bioy est un roman sud américain (Pérou) et c'est également le premier roman traduit en français de Diego Trelles Paz. J'y reviendrai dans cette critique, mais on doit saluer (et donc nommer) le traducteur français pour son excellent travail: Monsieur Julien Berrée.
Je dois reconnaitre que je n'ai pas l'habitude de lire des livres de cette partie de la planète. C'était donc une découverte pour moi.

La lecture de la 4ème de couverture - "Récit à la chronologie chaotique" - m'a inquiété. Je suis vieux jeu j'aime bien les choses assez carrées. de plus, l'intrigue semble guère réjouissante... Violence, vengeance, banalisation du mal... J'y suis allé un peu à reculons je l'avoue.

Mais après les premières pages, je fus rassuré. J'ai rencontré une belle écriture, subtile qui m'a donné réellement envie de lire le roman. C'est le point fort pour moi de ce roman noir, très noir même. Ce roman est très violent, très dur, très cru et explicite (souvent à la limite du supportable). Il est souvent dérangeant à la lecture, mais grâce à la plume de Diego Trellez Paz (et aussi au beau travail du traducteur français), la lecture reste plaisante. En plus, le traducteur nous éclaire souvent en nous expliquant en bas de page la signification de certaines expressions.

Et pourtant, comme je le disais plus haut, la chronologie est vraiment chaotique. On a vraiment du mal à s'y retrouver, pire à ne pas se perdre ni confondre les personnages tout au long des 4 parties du roman. On passe allègrement du présent au passé (la première partie), des mémoires d'un policier infiltré (le macarra Humberto dans la deuxième partie) au blog (la 3e partie vraiment en décalage avec le reste) "Les gens sont moches". Enfin de l'écriture cinématographique au compte-rendu d'une déposition policière (la 4e partie).

Ce roman est un véritable puzzle où tout finit par s'imbriquer et s'éclaircir (et encore je ne suis pas sur d'avoir tout réellement compris...) dans les dernières pages.
Avec un fil rouge néanmoins: Marcos et Bioy.

Grâce à tous ces différents artifices, aux mots et aux expressions utilisés par l'auteur, je n'ai jamais été tenté d'abandonner. On est témoin de l'horreur - viols, tortures, massacres - mais la beauté du texte (comme les longues descriptions par exemple) évite d'être vraiment au coeur de l'horreur. Cela rend le roman "plus doux, plus accessible, plus tolérable" bien souvent ...

En conclusion, ce n'était pas gagné d'avance, mais je ne regrette pas d'avoir lu Bioy. C'est un roman coup de poing, très noir, difficile à lire mais à l'écriture subtile qui nous permet de découvrir le Pérou des années 80.
Je lirai les prochains livres de cet auteur, c'est une certitude

4/5
Commenter  J’apprécie          202



Ont apprécié cette critique (17)voir plus




{* *}