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Critique de Tiguidou


Dans ce deuxième volet des Chroniques du plateau Mont-Royal qui en compte six, on retrouve Thérèse, la fille de Albertine, ainsi que ses amies Pierrette et Simone qu'on avait peu vues fans le premier opus. Toutes les trois ont onze ans et fréquentent l'école des Saints-Anges dirigée par les religieuses enseignantes de la congrégation des Saints-Anges. L'action de ce roman se passe au début du mois de juin alors que l'année scolaire s'achève et que l'on prépare la procession de la Fete-Dieu dans la plus grande fébrilité. On voit évoluer ces trois fillettes dans leur classe respective et dans les activités quotidiennes de l'école, les amitiés et allégeances se faisant et se défaisant au gré de l'humeur des unes et des autres avec toute la cruauté dont les enfants sont capables entre eux. C'est aussi et surtout toute la dynamique des religieuses entre elles et envers les élèves et leur famille qui se dévoile dans ce roman. On constate que la charité chrétienne n'est pas le moteur des relations entre religieuses et que les belles vertues prechees par l'église demeurent des souhaits et des principes théoriques. On voit l'amitié naitre entre certaines et la rancune s'installer parmi d'autres, on voit qu'une mère supérieure peut être un tyran et se plaire à humilier les soeurs soumises à son autorité et se plaire aussi à humilier certaines élèves et leur famille pour assouvir leur soif de pouvoir. On voit dans la congrégation les mêmes comportements qu'on voit dans le monde.

Il n'est pas nécessaire d'être fin psychologue pour constater tout le mépris et le dégoût de L'auteur face à la religion catholique et à ses institutions. Ce roman est presqu'un pamphlet contre l'église, et son clergé. La description de la procession est d'un surréalisme extraordinaire et est l'occasion pour L'auteur de ridiculiser ce qu'il appelle une mascarade et aussi de se désoler de la naïveté du peuple. Ce volet des Chroniques nous fait voir une population sous domination du Pouvoir des institutions religieuses et nous aide à comprendre pourquoi le peuple delaissera l'Eglise à mesure qu'il s'instruira et sera plus éduqué.

Très bien écrit et fascinant à lire, cet opus comme le premier est dominé par la présence et l'importance des femmes dans la société québécoise de l'époque. Sûrement qu'il en sera de même pour le reste des Chroniques.
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