Une simple histoire d'amour, tome 4 : Les embellies

Il y a aussi tous les mots qu'on s'est pas donné la peine de dire quand il était encore temps. Eux autres avec, on les regrette. C'est triste de se rendre compte que, finalement, il est trop tard, pis que ces mots-là, on les dira jamais.

À chaque fois que j’ai l’impression de reprendre le dessus, comme astheure avec les enfants, le travail, pis la maison, on dirait que le malheur attendait juste après ça pour nous retomber dessus. On a jamais de lousse, Jaquelin pis moi. Jamais, jamais! Astheure que les jumeaux sont moins demandants, pis que la vie commençait à avoir un peu d’allure, j’aurais apprécié que ça continue de même pour un petit bout de temps.

Ça donne tout un choc à une mère de voir que la petite fille qu’on avait laissée en ville à l’automne est devenue une belle jeune fille au printemps suivant.

Oublie jamais que je mène la vie que j’ai choisie, avec ses bons comme ses mauvais côtés. J’suis pas différente des autres. Dans l’existence, il y a des hauts pis il y a des bas. Je passe mon temps à le dire. Ce que j’aimerais que tu comprennes, par exemple, c’est que je trouverais ben plaisant d’avoir l’occasion de t’aider de temps en temps. Je me sens assez forte pour ça, pis j’espère que tu vas finir par l’admettre…

Je l’aime bien, cette femme, et son sens de la répartie me réjouit. Surtout quand ses piques malicieuses visent Irénée Lafrance! Leurs conversations tumultueuses, leurs prises de bec, comme l’aurait sans doute dit ma mère, ont saupoudré un peu de soleil sur mes journées, en cet été 2017, gris et frais… Plutôt décevant, disons-le franchement.

«Il n’y a qu’un seul bonheur dans cette vie, c’est d’aimer et d’être aimé.»

Georges Sand