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Critique de dlcb26


J'étais curieuse de lire cette autrice que je connais d'abord comme journaliste, puis comme (ex-)première dame et enfin comme membre des Grosses Têtes de RTL.
Le sujet m'intéressait, ayant apprécié le film La femme au tableau (2005) et admirant l'oeuvre du peintre Gustav Klimt.
Après ma lecture, je suis partagée.
C'est bien écrit et MMe VT a visiblement très travaillé sur le contexte pour créer cette atmosphère de la Vienne de fin du XIX°s et début du XX°s (cf. notamment la bibliographie à la fin de l'ouvrage). L'autrice s'est attachée à combler les "inconnus" dans la vie de Adèle Bloch-Bauer, muse du peintre Klimt et peut-être sa maîtresse. VT s'efforce de traduire de manière détaillée les possibles pensées et sentiments, la passion et les dilemmes d'Adèle, "coincée" entre son éducation et ses aspirations, ses devoirs matrimoniaux et les élans de son coeur, les conventions sociales de sa classe et ses envies d'un autre monde plus juste, le chagrin de ses deuils trop nombreux et sa passion interdite et adultère pour le peintre...
Le tout donne un ensemble qui se lit assez facilement mais:
- il y a pour moi des longueurs
- le style est très descriptif;
- dans le contenu : le narrateur extérieur m'a mise à distance de l'héroïne et les brèves incursions dans les pensées des autres personnages ne "parlent" que d'Adèle, ils n'existent pas par eux-mêmes ou si peu. Même Klimt n'a pas la "parole".... L'autrice se concentre sur les états-d'âme de son héroïne : trop de tergiversations, trop de mélancolie; malgré son ouverture vers les classes sociales moins aisées, Adèle a un côté femme-enfant capricieuse et gâtée "un peu" agaçant à mon goût. Une phrase m'a marquée : "ce n'était pas un chagrin d'amour mais un chagrin d'enfant" après sa rupture avec le peintre. Adèle ne m'a pas semblé changer d'un bout à l'autre du roman, elle ne grandit pas, ne devient pas adulte malgré les coups de canifs de la vie, elle vit tout comme une adolescente, dans l'extrême, cela semble pathologique : elle ne semble pas capable de résilience, elle s'enlise (se complaît un peu ? trop ? ) dans son chagrin, ressasse les deuils, la passion perdue ..., bref elle n'évolue pas, ce qui fait que je n'ai pas eu beaucoup d'empathie pour elle. Elle a des côtés @La princesse de Clèves et Sissi impératrice (la vraie, pas celle des films et séries rose bonbon ! ) qui font d'elle un personnage triste, même dans la passion. J'aurais apprécié que l'autrice développe par exemple son salon fréquenté par des figures de l'époque, artistes et intellectuels, pour ne pas en faire juste un (très triste et torturé) portrait sentimental.
-enfin, dans la mise en page, je regrette l'économie des alinéas à la fin des dialogues, le retour à la narration n'étant pas vraiment marqué par un simple retour à la ligne.

En bref : un roman qui se lit facilement, malgré un côté trop descriptif et quelques longueurs, une mise en page un peu piégeuse, pour une héroïne cependant trop triste, et le récit d'une passion douloureuse car interdite ...
Bien, mais sans plus !
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