Rarement un roman ne donne à voir le fond de l'abyme. La narratrice décrit sans fard le cheminement vers le fond du désespoir. Désespoir de sa vie professionnelle (illusion de repartir “à zéroˮ à l'autre bout du monde, désenchantement du monde, des relations humaines, proches et lointaines, de ses collègues disséminés dans le vide sud-américain. L'auteur réussit à nous emmener et à faire partager les souffrances de sa narratrice sans tomber ni dans le glauque ni dans le sordide, un équilibrisme au bord du précipice avec vue sur l'enfer. Un grand roman que l'on pourrait ranger dans le registre “histoires moralesˮ, il me semble.
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