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Critique de SergentPoivre


Au coeur de la Ferme d'Orley, un roman d'Anthony Trollope qui vient juste de faire sa réapparition en langue française après une première parution sous forme de feuilleton de janvier 1865 à août 1866 dans la défunte Revue Nationale et Étrangère, se trouve un testament dont un codicille, qui dote une jeune et jolie veuve et son fils unique d'une belle propriété rurale, sera contesté deux fois en justice à vingt ans d'écart.

L'intrigue principale, qui réussit assez bien son pari de tenir le lecteur en haleine jusqu'aux derniers chapitres bien que la vérité lui soit révélée bien avant, est accompagnée d'intrigues secondaires plus ou moins connexes (principalement des histoires d'amour et de mariage). Pour animer toutes ces intrigues, il faut bien sûr une galerie de personnages suffisamment étoffée : dans la Ferme d'Orley, outre de fiers hobereaux et leurs fières épouses, le lecteur est amené à rencontrer de fiers jeunes gens plus ou moins désoeuvrés, de belles et fières demoiselles plus ou moins prédisposées aux avances des fiers jeunes gens plus ou moins désoeuvrés, une flopée d'avocats, d'avoués et de juges sans gère d'illusions sur la justice qu'ils servent ou desservent et sur les clients dont ils défendent avec plus ou moins de bonheur les intérêts, des épouses d'avocats, d'avoués ou de juges, un ou deux renards, une poignée de représentants de commerce assez portés sur la boisson et les repas lourds et des meubles en fer que vous n'oseriez pas offrir à votre pire ennemi.

Malgré quelques longueurs (c'est le format feuilleton qui veut ça), La Ferme d'Orley est un bon roman (dont les thèmes principaux sont le sentiment de culpabilité, la soif de revanche et la manière dont nous jugeons les autres, selon que nous agissons en tant qu'individu ou en tant que membre d'un groupe social) ainsi qu'une intéressante fresque sur les dernières années insouciantes de l'Angleterre rurale, avant que la Révolution industrielle ne la rattrape elle aussi.
Bien que l'on se prenne parfois à sourire, l'humour est cependant moins présent, moins incisif, que dans la plupart des autres romans de l'auteur.
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