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Critique de AgatheDumaurier


L'argent ! L'argent ! L'argent ! le coeur de tous les romans de Trollope, l'obsession de tous leurs personnages, qui pourtant occupent des places privilégiées dans la société- et vivent exactement comme si les "pauvres" n'existaient pas. Comme Trollope n'est pas français, je ne parviens pas toujours à le déchiffrer, à comprendre la dose d'ironie, de critique, qui se cache sous ses propos toujours aimables, alors je vais me fier à ce que j'ai ressenti.
On nous présente des histoires d'amour, mais il ne s'agit que d'argent ! Money ! Il rend fous, malhonnêtes, les faibles, les sentimentaux, les sincères ; il rend brillants, hypocrites, déloyaux, les forts qui n'en ont pas mais en veulent ; ceux qui en possèdent sont des proies insouciantes, dont tous les rapports humains sont biaisés.
Le duc d'Omnium a trois enfants et vient de perdre sa femme : pour la première fois de sa vie, ce pair d'Angleterre et ancien premier ministre, dont la fortune se compte en milliards d'euros, doit s'occuper de sa progéniture, deux garçons et une fille. L'aîné, lord Silverbridge, héritier en titre, est un aimable jeune homme assez écervelé qui vient de se faire renvoyer d'Oxford (mais c'est pas grave, il est quand même élu député et siège au parlement à 22 ans !!!!!! Voilà le gugus qui vote les lois du Royaume-Uni !!! O my God...) Il est la proie de toutes les jeunes filles à marier du royaume, et particulièrement de Lady Mabel Grex, de beau sang bleu mais désargentée (ce qui n'est pas grave car c'est une fille) Lady Mabel veut Silverbridge, et pour cela elle est prête à renoncer au véritable élu de son coeur, qui est trop pauvre.
La fille du duc, lady Mary, est tombée, en Italie, folle amoureuse d'un ami de son frère Silverbridge, Frank Tregear, qui est un gentleman, mais n'ayant aucun revenu. Elle se moque bien qu'il soit pauvre, lui ne se moque pas qu'elle soit riche. Il veut l'épouser, elle aussi, mais le duc d'Omnium ne trouve pas ce mariage correct : il a trop l'impression que le jeune homme recherche sa fille pour ses milliards...J'ai eu tellement la même impression que j'ai détesté ce personnage d'un bout à l'autre...Pauvre Lady Mary...
Lord Gerald, le troisième fils, ne fait que des bêtises, mais on s'en occupe assez peu. Il y a aussi, pour pimenter le tout, une jeune américaine de toute beauté, miss Boncassen, petite fille de docker ! O my God ! Mais fille d'un éminent milliardaire en dollars...Ouf...Et distingué en plus ...Double ouf...
Les histoires d'amour s'enchevêtrent...Ces jeunes gens sont prêts à se demander en mariage au bout de cinq minutes...Puis de changer d'avis deux jours plus tard, ou à se laisser mourir plutôt que de ne pas épouser un bellâtre qu'elles ont vu deux jours en Italie (lady Mary)..Drôle d'éducation, drôle de conception...Les garçons sont légers et libres, ils veulent l'argent et la fille. Les filles sont dominées, enfermées, obligées de se marier ou de mourir socialement...L'argent aide. Mary n'aurait pas son Frank sans ses milliards. Si la fille fait un faux pas, alors gare. L'abîme est proche.
Finalement, je pense que sous ses atours légers, il y a beaucoup de tristesse et d'amertume dans le propos de Trollope, une immense connaissance de la nature humaine e de toutes les excuses qu'elle peut se trouver pour ses comportements égoïstes et sans pitié...Lady Mabel m'a bouleversée.
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