Depuis longtemps déjà les Blancs pillent nos forêts pour ce qu’ils appellent le santal mais aujourd’hui, ce sont nos jeunes hommes qu’ils capturent, qui disparaissent avec eux. Il en vient de plus en plus dans les terres de ce côté de l’île.
La chair vient se reconstruire, lambeau après lambeau, muscle après muscle. Les os blanchis disparaissent sous cette forme vague qui reprend possession du corps lentement. Tout se passe entre ombre et lumière, dans un songe éveillé.
Quelques tessons de poterie Lapita sont mis à jour, mais rien d’exceptionnel. Elles sont nombreuses dans la région, traces des premiers humains ayant habité ces îles, vestiges de vie des Austronésiens partis en pirogue de ce qui est devenu aujourd’hui Taïwan. Il y a 3000 ans, ces navigateurs chevronnés ont quittés les côtes asiatiques pour des raisons que nous ignorons encore, famine, surpopulation peut-être, à la conquête d’île dans le pacifique sud-ouest. Ils sont à l’origine du peuplement de ce que l’on nomme Mélanésie, mais aussi, dans une seconde vague, de la Polynésie. (p69)