Le sens des aiguilles d’une montre

Le roman de Clothilde Tronquet accompagne son lecteur dans un univers qu'il ne connaît pas forcément mais se laisse découvrir tout en fluidité page après page. Il est peuplé de personnages riches et intrigants, que l'on se plaît à aimer ou à détester, à l'image de ce patron tyrannique que l'on s'imagine tantôt en figures de BD, tantôt en inquiétant malfrat dans un film de mafieux. de la capitale aux régions du nord du Brésil, le personnage principal nous entraîne dans une réalité à peine soupçonnée, libérale et absurde mais si actuelle derrière un discours environnementaliste sur les énergies renouvelables. le style est riche, sonore et sensible. On entend la ville et ses motos, on sent le vent dans les palles d'éoliennes, on respire les vapeurs de cannabis et les odeurs de friture, on sent le froid de la clim dans l'open space. On se demande quelle peut être cette sensation ressentie par le héros, contemplant les dunes en haut d'un mat de mesure. On se fabrique des images de ce désert qui n'en conserve pas moins un filtre de mystère.
Un excellent premier roman dans lequel se plonger sans hésitation pour réfléchir sur les compromissions de la vie, ressentir la violence d'un monde et goûter avec le personnage à ce qui l'atténue.