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Critique de MarionJL


Cette BD est un carnet du 2ème voyage de l'auteur au Turkménistan. Il y est allé, invité par le centre culturel français. J'ai beaucoup aimé cette BD qui retranscrit bien l'ambiance post-soviétique des pays d'Asie centrale et d'Europe de l'est. le dessin est tout en pudeur et délicatesse, crayonné en noir et blanc, avec un mélange de dessins pris sur le vifs, qui correspondent à la retranscription des carnets de route, et de case plus classiques de BD qui mettent en contexte ces dessins et font dérouler le voyage et les rencontres sous nos yeux.

Les thèmes abordés par la BD sont intéressants. L'auteur ne s'érige pas en juge et montre bien qu'en quelques jours, même avec une bonne préparation, c'est impossible de comprendre la complexité de ces sociétés. On ne peut qu'en gratter la surface et proposer un “cahier d'étonnement”: comment vivent les gens dans cette société autoritaire, pourquoi la France ne coupe pas l'échange diplomatique avec des régimes comme celui-ci, comment avoir des échanges sincères, que recherche-t-on en partant à l'étranger, en partant y vivre, quelle importance d'une activité culturelle française… J'ai beaucoup aimé cette démarche, ainsi que la façon dont il va à la rencontre des gens.

L'auteur nous livre plein d'anecdotes, qui retranscrivent bien l'ambiance du pays. On comprend par exemple pourquoi c'est dur de trouver des livres écrits par des auteurs turkmènes : « aucun écrivain n'a survécu à l'indépendance du pays ». A la fin de l'URSS, le président Niazov est resté sur un modèle de régime autocratique fort avec un culte de la personnalité impressionnant. Les seuls livres qu'on peut trouver dans les 4 librairies du pays à Achgabat sont ceux écrits par Naziov, en particulier le Ruhnama (le “second livre après le Coran”) et un poète turkmène du 19ème siècle (Magtymgouly), utilisé pour exacerber le nationalisme.
Cette lecture m'a aussi fait découvrir le poème “la lessive” de Jacques Prévert et donné envie de lire “quatorze mois de captivité chez les Turcomans” de Henri de Couliboeuf de Bloqueville.

J'ai beaucoup aimé déambuler avec cet auteur au gré de sa fantaisie.
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