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EAN : 9782754808736
112 pages
Futuropolis (05/03/2015)
3.3/5   28 notes
Résumé :
Lorsque Troubs arrive à Achgabat, la première question que lui posent les Turkmènes en découvrant sa nationalité est « Travaillez-vous pour Bouygues ? » Alors que la culture hexagonale est portée hors de nos frontières par les seules figures de Pierre Richard et Gérard Depardieu, Troubs est invité par le Centre Culturel Français pour superviser un recueil de poèmes de Jacques Prévert illustrés par des artistes locaux. Un événement pour ce pays où le livre le mieux d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Après un siècle d'occupation russe, on pouvait espérer que les conditions de vie de la population turkmène allaient s'améliorer avec la dissolution de l'URSS en 1991 - adieu la misère, la pénurie, place à l'opulence et à la liberté occidentales. Hélas, comme pour d'autres pays du bloc soviétique, le dirigeant est resté le même, a développé un fort culte de la personnalité et la situation s'est aggravée. Amnesty International a dressé un portrait sombre des Droits de l'Homme dans ce pays en 2003.

L'auteur de cet album, Troubs, a passé vingt semaines au Turkménistan pour une association de promotion de la lecture. Il n'était pas autorisé à prendre des photos, mais pouvait dessiner - même si la différence pouvait laisser perplexes certains des fonctionnaires qu'il a croisés.
Dans ce carnet de voyage, Troubs évoque ses rencontres avec les autochtones, qui associent la France à Bouygues (fortement implanté dans le pays), à Gérard Depardieu et Pierre Richard ; il décrit le pays, pauvre, où l'on croise l'effigie du dirigeant partout, et quelques constructions mégalos en son honneur.
Cette démarche rappelle celle du dessinateur Guy Delisle. Le ton est peut-être un chouïa plus sérieux, mais pas pontifiant pour autant. J'ai particulièrement apprécié le graphisme (les dessins à l'encre de Chine) et cette réflexion sur les échanges économiques avec une dictature : « Couper les ponts serait encore plus dramatique pour la population. Il faut toujours privilégier le dialogue. Même si c'est pour le bizness. Le fait qu'il y ait des entreprises étrangères ici permet d'avoir des représentations diplomatiques. Des ambassades. Des observateurs. Sans Bouygues il n'y aurait pas d'ambassade de France. Pas de Centre culturel. »
Je n'avais pas vu les choses sous cet angle, mais oui, en effet : même si la logique commerciale de B. n'est pas philanthropique (ne nous leurrons pas, il ne fait que du business), elle peut avoir des effets positifs.
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Petit croquis de scènes de voyage au Turkmenistan, pays indépendant depuis 1992 seulement.
C'est un pays dont on parle peu et dont on sait bien peu de choses, en dehors du fait que Bouygues a réussi l'exploit de s'y implanter.

On ne peut pas dire que les graphismes à l'encre soient particulièrement remarquables et les scènes sont très décousues mais cette bande dessinée a le mérite de donner quelques aperçus de ce pays dont la culture tient à la fois des Turcs et des Russes ! Un mélange culturel détonnant pour ce peuple qui tente de faire revivre son identité de glorieuses tribus. Mais un siècle d'occupation par l'Union soviétique laisse bien des traces, et au-delà de la langue et de l'alphabet cyrillique, les habitudes du communisme stalinien (qui s'est fort bien accomode de l'islam d'ailleurs!) constituent sans doute un élément culturel qui mettra du temps à être dépassé.


Challenge Globe-trotteurs saison 2
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En noir et blanc, un dessinateur croque un pays de palais de marbre, barres d'immeubles soviétiques et petits villages isolés. Un pays où seul le chef s'exprime et s'étale partout : photos interdites, mots presque inexistants en dehors de la prose gouvernementale, peintres acceptés à condition que les sujets ne soient pas politiques... le Turkménistan qui voulut retrouver son identité d'avant l'Union soviétique et s'y perdit tout autant. Lié à l'occident par Bouygues le constructeur et quelques intérêts économiques qui sont aussi la seule porte entrouverte pour la population. Car dans ce pays, il y a un peuple : des conducteurs de taxi, un marché, un peu de débrouille, des jardins sur les trottoirs, des chameaux, une envie de culture... Troubs nous montre ce qu'il a pu voir, lui, le temps d'une invitation du centre culturel, le temps d'un projet, et on y sent de l'amour malgré tout ce qui est incompréhensible pour nous, chanceux de liberté. Et j'ai beaucoup aimé ajouter un peu de connaissances sur cette région du monde que je découvre par le biais du challenge Globe-trotteurs : l'Azerbaïdjan en face, les montagnes de l'Iran en commun, la poésie du voisin Ouzbekistan, l'Afghanistan... ces pays d'islam et de communisme.
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Dans le cadre d'un projet de publication de poèmes turkmènes en France, Troubs se rend au Turkménistan pour quelques semaines. Lors de ce deuxième voyage dans un des pays les plus fermés du monde, il croque, il dessine... pour raconter et se souvenir.

Nous ne connaissons pas grand chose de ce pays presque aussi isolé par son président que la Corée du Nord. On en apprend un peu plus à travers les dessins de Troubs qui nous raconte, de manière très morcelée et sans réel fil conducteur, sa rencontre avec les turkmènes. L'ensemble est assez démoralisant, la dernière phrase de la BD confirme d'ailleurs toute la morosité ambiante.
Les dessins, parfois assez précis et parfois à l'état d'esquisse, reflètent assez bien l'état d'esprit général. Par contre, rien ne m'a touchée dans ce récit, même si certaines scènes confirment qu'il n'est pas bon de vivre dans cette contrée.

Une lecture intéressante pour aborder la question du Turkménistan mais certainement pas suffisante pour comprendre quoi que ce soit à ce pays et qui demande, pour ceux que cela intéresse, de poursuivre l'exploration à travers d'autres récits.
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Cette BD est un carnet du 2ème voyage de l'auteur au Turkménistan. Il y est allé, invité par le centre culturel français. J'ai beaucoup aimé cette BD qui retranscrit bien l'ambiance post-soviétique des pays d'Asie centrale et d'Europe de l'est. le dessin est tout en pudeur et délicatesse, crayonné en noir et blanc, avec un mélange de dessins pris sur le vifs, qui correspondent à la retranscription des carnets de route, et de case plus classiques de BD qui mettent en contexte ces dessins et font dérouler le voyage et les rencontres sous nos yeux.

Les thèmes abordés par la BD sont intéressants. L'auteur ne s'érige pas en juge et montre bien qu'en quelques jours, même avec une bonne préparation, c'est impossible de comprendre la complexité de ces sociétés. On ne peut qu'en gratter la surface et proposer un “cahier d'étonnement”: comment vivent les gens dans cette société autoritaire, pourquoi la France ne coupe pas l'échange diplomatique avec des régimes comme celui-ci, comment avoir des échanges sincères, que recherche-t-on en partant à l'étranger, en partant y vivre, quelle importance d'une activité culturelle française… J'ai beaucoup aimé cette démarche, ainsi que la façon dont il va à la rencontre des gens.

L'auteur nous livre plein d'anecdotes, qui retranscrivent bien l'ambiance du pays. On comprend par exemple pourquoi c'est dur de trouver des livres écrits par des auteurs turkmènes : « aucun écrivain n'a survécu à l'indépendance du pays ». A la fin de l'URSS, le président Niazov est resté sur un modèle de régime autocratique fort avec un culte de la personnalité impressionnant. Les seuls livres qu'on peut trouver dans les 4 librairies du pays à Achgabat sont ceux écrits par Naziov, en particulier le Ruhnama (le “second livre après le Coran”) et un poète turkmène du 19ème siècle (Magtymgouly), utilisé pour exacerber le nationalisme.
Cette lecture m'a aussi fait découvrir le poème “la lessive” de Jacques Prévert et donné envie de lire “quatorze mois de captivité chez les Turcomans” de Henri de Couliboeuf de Bloqueville.

J'ai beaucoup aimé déambuler avec cet auteur au gré de sa fantaisie.
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critiques presse (4)
BulledEncre
26 novembre 2015
Un album à mettre entre toutes les mains.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
ActuaBD
15 avril 2015
Un récit très efficace riche d’enseignements dans lequel flotte une déprime bien compréhensible...
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Auracan
16 mars 2015
Les esquisses et les dialogues nous transportent dans un monde inconnu.
Lire la critique sur le site : Auracan
BoDoi
10 mars 2015
Ce très bel ouvrage reste toutefois une invitation à voyager, dans ce pays ou ailleurs, en aiguisant nos sens et en affutant notre réflexion.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Le président Berdy a effectivement été reçu (assez discrètement) à L'Elysée par Sarkozy en février 2010. [...]
- [...] c'est dingue de voir ça quand même !
- Pourquoi ?
- On fait des affaires avec un tyran.
- Ça n'est pas si simple.
- C'est une façon de soutenir une dictature. Non ?
- Couper les ponts serait encore plus dramatique pour la population. Il faut toujours privilégier le dialogue. Même si c'est pour le bizness. Le fait qu'il y ait des entreprises étrangères ici permet d'avoir des représentations diplomatiques. Des ambassades. Des observateurs. Sans Bouygues il n'y aurait pas d'ambassade de France. Pas de Centre culturel. Et toi, tu ne serais pas là.
(p. 59-60)
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Il baragouine l'anglais et on finit par se comprendre. Il se trouve que nous avons le même âge. Ça crée des liens.
- Aux Turkmènes !
- Aux Français !... Les Américains ne sont pas bons. Il ne faut pas les écouter. Il faut arrêter de les suivre, vous les Français. C'est vrai. Tu as fait la guerre ?
- Non !
- Moi oui ! En 87. Pendant 8 mois. J'ai tué mes frères afghans... A cause des Russes. On suivait les Russes. Et maintenant, c'est les Américains qui tuent mes frères. Il ne faut pas les suivre.
(p. 66)
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Et avec le volume sonore, de vodka et la douceur de l'air...on ne peut échapper aux envoûtantes mélodies.
L'air chaud du soir.
Les gens dansent... virevoltent [...]
Et puis arrive 23 heures...la musique s'arrête.
Et à 23 heures, tout est fermé au Turkménistan.
et ce couvre feu me glace le sang.
On ne rigole plus. On remballe les sourires...
...et estimez vous heureux d'être vivants.
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Les personnes qui l'ont connue sont souvent nostalgiques de l'époque communiste [au Turkménistan] :
« Il y avait du travail pour tout le monde. »
« Tout le monde était au même niveau. »
(p. 51)
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Et puis arrive 23 heures, la musique s’arrête. Parce qu’à 23 heures tout doit être fermé, éteint, rangé. Et à 23 heures, tout est fermé au Turkménistan. Et ce couvre-feu me glace le sang. On ne rigole plus. On remballe les sourires et estimez-vous heureux d’être vivants. Alors on comprend pourquoi la musique est si forte le soir autour des guinguettes
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Vidéo de Jean-Marc Troubet
Ce mois de mars est une ode à la nature, aux espaces infinis, et aux échanges qui nous font grandir.
Il marque la sortie d'Au pied des étoiles, le livre à quatre mains d'Edmond Baudoin et Emmanuel Lepage : une rencontre inoubliable, et un grand moment de bande dessinée. Troubs vous entraîne au Ghana, dans le Royaume des kapokiers, pour découvrir l'équipe extraordinaire du parc de la Mole. Et avec Thomas Azuélos et Aurélien Ducoudray, vous le saurez, Il ne devra plus y avoir d'orphelins sur cette terre.
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