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Critique de kielosa



Au risque de passer pour un "Trump-obsédé", je n'ai pas pu, après mes récents billets de l'ouvrage de John Bolton et la biographie de l'actuelle Mme Trump (plus ma citation sur le test IQ du Donald), m'empêcher de commencer à lire la bio dévastatrice de sa nièce Mary, docteure en psychologie à l'université d'Adelphi dans le comté de Nassau (New York ), dès que je l'ai reçu hier par la poste.

Comme Tonton Donald a essayé d'interdire légalement la publication du témoignage révélateur sur son auguste personne par sa nièce, Mary Lea Trump, de nombreux et larges extraits ont déjà été diffusés dans la presse du pôle Nord au pôle Sud. Ce qui est évidemment dommage.

Qu'il en ait essayé de proscrire la sortie se comprend naturellement : il s'agit d'un ouvrage nullement flatteur pour lui, ce qui doit être foncièrement désagréable, surtout si l'on est affublé d'un narcissisme pathologique et pathétique et qu'en plus l'auteure est, au contraire, hautement équilibrée et intelligente. Et finalement, elle a eu accès à des sources qui auraient dû rester secrètes jusqu'à la fin des temps.

Patiemment et systématiquement Mary Trump refait l'histoire de Fred Trump Senior et son épouse et de leurs 5 enfants et en particulier le sort dramatique de leur fils aîné Freddy, le père de l'auteure, et de leur brillant numéro 3, Donald.

L'auteure accuse Frederick "Fred" Trump (1905-1999), l'homme qui est la réelle source de la colossale fortune immobilière new-yorkaise du clan Trump, d'être responsable : 1) de la mort de son père à 42 ans et 2) de l'incapacité de Donald à devenir un adulte responsable.
Ce Fred ne vivait que pour son travail et le fric et avait réussi à s'infiltrer modestement mais de façon efficace dans les méandres de la politique locale de la mégapole en pleine expansion qu'était New York. Elle démontre les circonstances de l'origine de cette immense fortune, chiffres à l'appui et que je vous laisse découvrir.

Fred Senior aurait voulu que Fred Junior, surnommé Freddy (1938-1981), reprenne l'affaire sous ses ordres, mais le jeune homme avait d'autres ambitions, notamment devenir pilote de ligne, ce qu'il a été pour la prestigieuse compagnie TWA (Trans World Airlines) de l'excentrique milliardaire Howard Hughes. Ce choix le père ne lui a jamais pardonné et fait de Donald, qui n'avait sûrement pas d'ambitions intellectuelles, son successeur et remplaçant de l'aîné.

Je présume que personne ne sera surpris que le Donald a largement profité et abusé de cette opportunité, non pas, comme l'explique sa nièce - de nouveau chiffres à l'appui - en faisant des affaires fabuleuses, non plutôt des emprunts, dettes et faillites (comme ses casinos à Atlantic City). le plus clair de son temps il le passait à se construire auprès des journalistes une sois-disante réputation de brasseur d'affaires et self-made man sans pareil.
Lorsque son frère aîné se mourait à l'hôpital, au lieu d'aller le saluer, il est allé au cinéma !
Et lorsque son père, vers la fin de sa vie souffrait de la maladie d'Alzheimer, il lui a gentiment soutiré la modique somme de 300 millions de Dollars en 1999.

Comme psychologue qualifiée, Mary Trump explique aussi les nombreuses "qualités" de son tonton : narcissisme au plus haut degré, absence totale d'empathie, besoin maladif de compliments et d'avoir raison, incapacité de reconnaître fautes ou erreurs, difficultés à saisir, comprendre et synthétiser des textes même peu compliqué, etc...
Quant à ses prestations à la Maison-Blanche, selon elle il ne travaille pas, mais s'occupe à regarder différentes chaînes de télé simultanément et à éduquer peuples et nations par Twitter et Facebook.

Qu'il y ait dans cet ouvrage de la part de l'auteure un élément de vengeance est, à mon avis, totalement compréhensible et logique, si l'on tient compte de la liquidation et du rejet de son père bien-aimé, sa triste enfance et adolescence et l'écoerant désheritage de son frère Fritz et d'elle-même. Si son ouvrage, sortie en librairie ce mois-ci et déjà un best-seller outre-Atlantique, contribue à l'échec de cette catastrophe ambulante aux élections présidentielles dans une centaine de jours, je dirais que Mary Trump a fait un excellent travail.
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