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Critique de Lishbks


Il est ambitieux de chercher à capturer l'âme d'un peuple dans un roman. Miloš Tsernianski a-t-il réussi ? Il ne m'appartient pas d'en juger. Mais les errances de la diaspora Serbe, que l'on rencontre sous les traits des Isakovitch, ont quelque chose qui dépasse la simple chronique familiale, le roman historique ou même les récits de l'exil.

De la première partie, on retiendra de façon floue la perdition de Vuk. Il symbolise pourtant cette génération qui s'arrache à son foyer dans l'espoir de le reconquérir pour le drapeau d'une autre nation, qui, en reconnaissance du sang versé saura le leur rendre. Mais l'Autriche se retire de la bataille. La Serbie reste sous le joug Turc. le sang des Serbes d'Autriche, lui, continue de se déverser à travers l'Europe sur bien d'autres terres qui jusque là leur était étrangères. Il apparaît de plus en plus qu'ils n'auront été que des instruments, dénigrés, dont la chair n'avait coûté que le prix quelques mensonges. Dans l'esprit de Vuk, qui a tout perdu, ne reste que l'espoir de reconstruire une Nouvelle-Serbie, là où leur religion et leurs moeurs ne seront plus un problème à éradiquer. Là germe le rêve de la Russie.

C'est en son fils adoptif, Pavle, que s'incarne cette nouvelle migration. Il est le veuf et l'orphelin. Il est la mélancolie et l'espoir entremêlés. L'amour et la mort dans leur plus douce étreinte. Il n'oubliera jamais la femme qu'il n'a pas su aimer avant qu'elle rende son dernier souffle. Loin de lui à jamais, il cherchera désormais partout le mirage de ses yeux verts sous des cils couleur de cendre, comme il cherchera dans le rêve de son père les ombres impalpables d'une maison perdue.

Emmenant tout un peuple au fort esprit clanique, c'est dans ce qui demeure et ce qui émerge de ces pérégrinations que l'auteur parvient à nous insuffler magnifiquement l'histoire mais surtout la poésie des siens.


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