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Critique de colimasson


Stéphane Tzara et son comparse Lucien Curval sont de jeunes hommes engagés. Fondateurs de l'Internationale Sagouiniste –en fait mouvement qui épouse plutôt les dimensions d'une cité universitaire- ils prennent position contre une multitude de dogmes qui concernent les choses du derrière.

Moches, sans charme, pas très drôle ni visiblement très éclairés du ciboulot, ils se dressent contre la dictature de la beauté et de l'amour courtois, non pas qu'ils éprouvent pour ces concepts vagues une réelle aversion, mais parce qu'ils sont hors de leur atteinte. Quoiqu'il en soit, même si leur combat avait été seulement idéologique, il aurait été gagné d'avance. La voie permettant de partir à la traque de l'amour courtois est déblayée depuis longtemps.

Mais là où Stéphane et Lucien apportent une petite touche d'innovation, c'est dans leur résolution sans appel de n'attirer exclusivement que des boudins dans leur lit –lorsqu'il y a un lit (la plupart du temps, une relation sexuelle avec un boudin ne mérite rien de mieux qu'un rebord de lavabo, une cuvette de chiotte ou un carrelage recouvert de vomi). Au fait, à quoi pensent les Sagouins lorsqu'ils parlent de boudin ? Rien de bien compliqué : cette dénomination englobe un large champ de catégories féminines, des moches aux coincées, des vierges aux mal-baisées, chacun pourra y trouver un met de choix. Tout un programme… qui pourrait même tenter le beau blasé, celui qui rumine ses amours trop parfaites avec une créature de rêve et qui souhaiterait introduire un peu de glauque, de sale et de sordide dans son existence.

Petit bémol à toutes ces parfaites histoires d'amour dégueulasses ? Elles réussissent toujours car, comme elles n'engagent à rien, et comme elles n'impliquent que des créatures faibles, elles ne se voient jamais refusées. Trois-quatre exemples et la boucle est bouclée. Plus rien à rajouter. de toute façon, on n'en demande pas plus. Au premier exemple on rigole, parce qu'il n'y a rien d'autre à faire (on pourrait rester indifférent, mais il ne faudrait tout de même pas passer pour un pudibond…) Au deuxième exemple on commence à regarder le nombre de pages et à faire le décompte du temps de lecture restant (le livre est très court de toute façon). Au troisième exemple, on se prend pour Freud et on diagnostique un très sévère cas de fixation anale chez les fondateurs de cette Internationale Sagouiniste. Boudin, caca, pipi, vomi, quéquette…. Un peu de régression ne fait pas de mal, on ne le dira jamais assez, et c'est toujours drôle de se donner l'impression d'être retourné en maternelle. Malheureusement, le niveau n'est jamais très élevé, et un thème qui aurait pu révéler des pépites de cruauté et de cynisme finit par n'être plus qu'une gentille blagounette qui circule de table en table dans le dos de l'instit.


Lien : http://colimasson.over-blog...
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