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Critique de Shakespeare


Ce serait le livre préféré du général américain Douglas MacArthur et du président chinois Mao Zedong. Aux esprits guerriers, il semblerait en effet que L'art de la guerre est celui qui sied le mieux. Sun Zi lui-même était général et stratège du roi Helu de Wu à la période du Printemps et des Automnes (770 - 476 av. E.C.). C'est d'ailleurs à partir de son expérience qu'il a pu élaborer ce livre théorique, divisé en 13 chapitres, délivrant des conseils plus ou moins concrets pour atteindre la victoire.

En fait, bien qu'il ait été écrit il y a 2500 ans, L'art de la guerre reste étonnamment moderne. Sun Zi s'emploie à décrire les configurations militaires optimales, apprend à tirer profit de chaque terrain et ne néglige pas les considérations psychologiques.

Pour la configuration militaire, il souligne par exemple que "toute opération militaire requiert 1000 chars de combat, 1000 fourgons recouverts de cuir et 100 000 soldats en cuirasse, des vivres suffisants pour une campagne de 1000 li." Au fur et à mesure des chapitres, il insiste notamment sur la durée de la campagne, qui doit être aussi courte que possible, sur le fait que l'armée doit s'entraîner pour être invincible et non pour être juste meilleure que l'ennemi ou encore sur l'idée que le général commande une armée, une masse, et non des individus différents.

En termes d'analyse plus environnementales, Sun Zi explique que les terrains en hauteur sont les meilleurs, qu'il ne faut jamais attaquer un ennemi plus en hauteur que soi, qu'il faut tenir compte du climat, du mouvement des oiseaux et animaux, qui peuvent renseigner sur les déplacements et positions des ennemis etc. Il distingue d'ailleurs neuf sortes de terrain : de dispersion, léger, de confrontation, ouvert, de communication, lourd, difficile, d'encerclement et de destruction.

Enfin, en ce qui concerne l'analyse psychologique, Sun Zi semble avoir des siècles d'avance en matière de stratégie militaire. Dans chaque chapitre, on retrouve des considérations psychologiques utiles à la victoire. Par exemple : "Lors de vos opérations militaires, faites semblant de vous laisser duper par les plans de l'ennemi tout en visant son flanc exposé." Ou encore "Un général évite l'ennemi quand celui-ci est belliqueux et l'attaque quand ses troupes deviennent apathiques. C'est la maîtrise du moral." ; "Quand vous encerclez un ennemi, laissez-lui toujours une issue" [de sorte à éviter une témérité adverse dangereuse, tout en maîtrisant la situation]. le dernier chapitre sur l'utilisation des espions est d'ailleurs probablement le plus habile.

Reste que pour un "traité", le livre est relativement court, manque peut-être d'exemples pour appuyer les affirmations théoriques et est probablement dépassé par des ouvrages bien plus modernes, qui tiennent compte des avancées en psychologie, des progrès technologiques et des nouveaux profils "ennemis". Mais il s'agit tout de même d'un écrit intriguant qui cherche à faire dépendre la victoire de la rationalité des agents qui mènent la guerre, plutôt que du sort ou des divinités.
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