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Critique de JML38


JML38
15 novembre 2019
« Ils sont venus, ils sont tous là... ».
C'est pas la mamma mais nonna, la grand-mère, qui se meurt et Giacomo retrouve son village natal de Sardaigne prévenu par Gavino, son imbécile d'oncle.
C'est l'occasion, pour lui qui a quitté la vie insulaire et rejoint Marseille, d' une plongée nostalgique et mélancolique dans ses souvenirs.

J'avoue très honnêtement que je pensais me lasser au bout de quelques pages lorsque j'ai compris que le récit serait essentiellement basée sur la vie du narrateur. Et puis je me suis laissé bercer par les mots, attendrir par une ambiance triste et gaie à la fois, par une évocation sensible du temps qui passe inexorablement, des gens qui vieillissent.

Ce roman est un régal pour les sens. Il est plein de couleurs, avec ce village aux maisons peintes de teintes différentes et aux murs ornés de fresques. Plein de senteurs qui se dégagent à la description de la petite épicerie. Il est également d'une intensité bruyante, bourdonnante, dans un ensemble de tranches de vie souvent pittoresques, que l'on suppose très typiques de la Sardaigne.

On imagine bien la mère jalouse, traversant régulièrement la rue pour se réfugier définitivement chez nonna, avant de faire le trajet inverse dès le lendemain. Les déboires de l'équipe de football du village dont Giacomo en tant que gardien se trouve le mieux placé pour compter les buts encaissés par son équipe, certainement la seule au monde a n'avoir jamais gagné un match. Les émois du jeune garçon lorsqu'il se rendait à l'épicerie tenue par la belle Manuella. le docteur à la voiture trop grosse pour manoeuvrer dans certaines rues, qui soignait tous les maux avec le médicament miracle, « l'effervescente al limone ».

Giacomo retrouve avec plaisir sa famille bien sûr et ses copains d'enfance, surtout qu'il a le temps finalement, car sa nonna, avec qui une certaine comlicité s'installe, n'en finit pas de vivre.
Un personnage lui tient tout particulièrement à coeur, le Capitaine, héros de guerre, qui a accompagné son enfance, suscitant admiration et respect craintif. Ce capitaine qui fait le lien avec celui de « Moby Dick » dont il fait la traduction.

J'ai ressenti l'amour que porte Giacomo – et certainement l'auteur à travers lui – à cette Sardaigne qui lui manque tant lorsqu'il est à Marseille et qui l'exaspère au plus haut point lorsqu'il y revient, la tendresse qu'il porte aux îliens, tout en les égratignant gentiment, les traitant de comédiens d'un grand théâtre régional et même, un peu, de menteurs.

Tous les personnages sont attachants, chacun participant avec sa part de malheur à l'émotion qui se dégage à la lecture de cette histoire.

Ce roman m'a fait passer un bon moment, au gré d'une bien jolie balade dans un petit coin de Sardaigne.
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