Je m'abstins de le suivre, il valait mieux le laisser mariner. Le laisser évaluer la situation, assis à son bureau, devant l'écran de son ordinateur, hanté par la réapparition de ma personne, par mon attitude offensive. Le laisser développer une défense, nous le faisons tous quand nous sommes attaqués : le poulpe qui lâche son encre et se refugie dans les rochers, le chien qui recule devant les chats, l'abeille qui décide d'utiliser son dard.
Légionnaire espagnol, ouvrier andalou, camionneur mexicain, dealer madrilène et maître chanteur à Bilbao, même si je ne le savais pas encore.
Mauvaise ambiance, tout était trop propre pour être sain, trop de marines sur les murs, des kilomètres de tapis pour ne pas avoir à balayer. C'était moins un hall d'entrée qu'un festival de propreté.