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Critique de Yokay


Est-ce un hasard si cette auteure danoise a planté le décor de son roman à proximité d'une localité norvégienne qui porte le même nom qu'elle ? J'aime penser que non, que cette bourgade côtière en face de ce phare en briques rouges au nom pour nous imprononçable (Kjeungskjær) a pu l'inspirer. Isolement, austérité, rudesse, engendrant abus, désirs, frustrations et secrets, voilà ce qui vous attend.
Nous sommes à la fin des années 30. le jeune Johan doit subvenir aux besoins de sa mère, veuve. Un bon poste vient de se libérer, celui de gardien du phare. La condition pour l'obtenir est d'être marié, car un homme seul y deviendrait fou. Mais il ne peut pas épouser Hannah, dont il est fou amoureux, mais dont la réputation est sulfureuse. Il épouse donc Marie, la fille du Pasteur. Ils auront deux enfants, Darling et Valdemar. Or Johan n'est pas le seul à avoir fait des concessions pour sauver les apparences, tout en nourrissant d'autres fantasmes dévorants.
Le livre est construit en 3 parties : le point de vue de Johan, puis celui de Darling, et enfin celui de Marie. Chacun à son tour nous apporte son éclairage sur cette famille aux relations austères et froides comme les pierres du phare. Au final, nous avons une vision réellement en 3D, avec beaucoup de relief et de profondeur, de réalisme, de la vie à cette époque dans ce type de bourgade loin de tout. Tant de compromissions, d'espoirs et de déceptions, mais sans renoncements. Une comète passe par moments dans la vie de nos héros, une jeune femme libre et émancipée, solaire, qui rappelle qu'ailleurs dans le monde ont lieu les années folles.
Le roman est très bien écrit et construit, prenant ; certes noir, poisseux, âpre, dérangeant, tout à fait dramatique. Si on aime le genre, en voici un très bon.
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