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Critique de Root


Ava et Léo avaient tout. Un amour solide, deux beaux enfants, des désirs simples comblés par des bonheurs immenses. Un an après leur rencontre et sans la bénédiction de leurs proches, ils décidaient de se marier. Leur histoire « dansait et chantait, exubérante, immodérée, irrespectueuse », elle ne laissait pas de place au doute. Rose et Kévin arrivèrent très vite après les noces, un miracle au carré. Certes, Ava allait abandonner ses études et se détourner des pas de son père médecin, mais elle voulait être auprès de ses enfants. Tandis que Léo travaillait dur, elle se résolvait à n'être « que » une bonne épouse et une mère aimante.

Vous pensez bien que ce beau tableau vire au drame. le pire des drames. Un de ceux dont on pense ne jamais se relever. Pourtant, après avoir dû faire le plus inhumain des choix, Ava doit continuer à vivre.

C'est une femme troublante, Ava. Souvent, je me suis retrouvée aux prises avec des sentiments contradictoires. J'avais envie de lui dire de réfléchir un peu, voyons ! Comment pouvait-elle fermer les yeux sur les conséquences évidentes qui découleraient de son comportement ?! Mais comment la blâmer ? de quel droit ? Je ne pouvais pas observer sa descente aux enfers sans rien faire. Alors j'ai lu, très vite. Sur un ton très intime, elle se raconte. Ce qui, dans son enfance, l'a menée aux choix de vie qu'elle a faits ; sa sincérité, qui la rendait confiante ; sa violence, livrée en pâture à un monde qu'elle ne connaissait pas, loin de la chaleur de son foyer.

Wendall Utroi ne fait pas dans la demi-mesure. Avec une pureté, une naïveté au sens noble du terme, il vous entraîne précisément là où il veut. À vous, ensuite, de vous expliquer avec vos propres démons et de trouver votre place. de la place, il y en a toujours pour le lecteur. J'aime la générosité de l'auteur, son écriture entière, la passion qu'il place dans ses personnages, imparfaits et humains. Je n'ai pas été déçue par l'inénarrable Margot, la marginale grand coeur – grande gueule, croquée avec une infinie tendresse. Les émotions défilent avec les pages, et l'on termine ce roman essoufflé, éprouvé, mais conquis. Une fois encore, Wendall Utroi découpe les destins puis les rapièce, en y laissant sa marque de fabrique : des bords bruts, rugueux. Une bien jolie dentelle.



Pour ta confiance, pour nos échanges, merci, Wendall. Ne crains rien, ton âme est intacte.
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