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Critique de Anais90


Bon, ce roman... Il va vraiment falloir en parler, faisons quelque chose! Parce que j'en suis encore toute retournée...

Ava, une jeune femme de de 29 ans à qui la vie semble sourire ( un mari aimant, Léo, rencontré sur les bancs de la fac, deux adorables jumeaux de 9 ans, maman au foyer par choix pour s'en occuper,...) voit tout à coup sa vie basculer.

Alors qu'ils partent tous les quatre pour un séjour dans un chalet, un camion arrive en sens inverse et perd les gros troncs qu'il transporte. Léo, n'a pour autre solution que de braquer. La voiture est entraînée sur le côté, vers le vide. Ava entend ses enfants hurler, crie également, a le temps de constater que son mari a perdu connaissance et ne peut rien faire. Au bout de quelques secondes, alors qu'elle pense être à la fin du supplice, la voiture atterit dans le lac. Ava arrive à se détacher, mais la voiture est à l'envers. Les enfants sont également inconscient et un long moment passe avant qu'elle n'arrive à s'extirper du véhicule. Totalement amoureuse, elle pense d'abord sauver Léo, puis songe au fait qu'il préférerait qu'elle sauve les jumeaux et les sort du véhicule qui continue sa plongée sous l'eau. Ils sont déjà fort loin, la voiture les entraîne quelque peu, et Ava lâche un de ses deux enfants. Non par choix, mais parce qu'elle manque d'air et que remonter les deux à la surface est impossible.

La jeune femme plonge ensuite à la recherche de la petite Rose, mais n'arrive pas à la faire remonter. Elle n'a d'autre choix que de sortir de l'eau où elle se sent mourir.

Plus tard, elle se réveille à l'hôpital, apprend que Léo et sa fille sont morts et que son petit garçon Thomas est plongé dans le coma...

Je n'en dis pas plus, mais... Quelle descente aux enfers, mon Dieu! A chaque fois qu'on pense que l'héroïne va s'en sortir, le destin s'acharne, encore et encore. Déjà, pour survivre à un tel traumatisme, il faut une forme de courage inhumain, et c'est bien ce que la jeune femme fait. Elle découvre par la suite des choses sur son mari qui a font totalement déchanter, elle va rencontrer de bien mauvaises personnes, vivre des situations où tout s'entremêle, où elle se sent incomprise (parce qu'elle l'est!) et où la violence devient la seule façon de réagir possible. Et bon sang, comment pourrait-il en être autrement?! Qui pourrait juger cette femme?

J'ai été sous tension tout le livre, avec peu d'espoir qu'il se termine bien. J'ai retenu mon souffle, j'ai été chagrinée par cette femme désarçonnée, malmenée par la vie, dans l'autodestruction; j'ai eu des moments de colère face aux réactions de son entourage, des instants où la lecture m'était addictive et paradoxalement insupportable, car il fallait endurer l'invivable au travers des yeux d'Ava, sans pouvoir intervenir ni être la main tendue qu'elle n'avait pas.

Pour tout avouer, j'ai pleuré, à la fin, tant mes nerfs ont été mis à l'épreuve par cette lecture durant deux jours. La fin était une délivrance pour l'héroïne, mais pour moi également, tant mon niveau d'empathie arrivait à saturation.

Je soulève ici la vraisemblance des sentiments, le réalisme des situations, la justesse de ce torrent émotionnel qui submerge la jeune femme. Un grand bravo pour cette histoire qui nous happe, nous abîme, nous plonge dans une angoisse teintée de pluie, tant on espère de beaux jours qui ne font que s'esquisser avant de disparaître.

Je recommande vivement cette lecture, à condition de se sentir vraiment bien dans ses baskets, et de se sentir prêt à affronter cette descente aux enfers en restant de pauvres spectateurs incapables de pénétrer dans le roman et de devenir personnages pour s'y glisser, et dire à Ava que tout ira bien.

J'ai beaucoup aimé le personnage qu'est son père, qui lui tend les bras malgré ses doutes, leur vécu et tout ce qu'elle lui fait indirectement subir. J'ai nettement moins aimé sa mère qui ne respectait pas vraiment ses choix éducationnels et n'était finalement pas si compréhensive que ce qu'elle souhaitait faire passer. Encore un point fort du roman: la construction très réaliste des personnages, très en profondeur, très denses, très authentique.

Le seul petit bémol que je soulève ici et qui n'a guère d'importance, reste la petite dizaine de fautes d'orthographe qui parsèment le récit. Souvent il s'agit (je pense) du fait que l'auteur est un homme et qui écrivait au féminin. Il manque donc parfois des "e" à certains participes passés.
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