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Critique de Henri-l-oiseleur


Paul Valéry pourrait faire figure d'intimidant classique, auréolé d'un certain ennui officiel et promis à un oubli rapide, avec toute notre culture. C'est le poète néo-symboliste de la Jeune Parque, de L'album de Vers anciens, de Charmes. C'est le prosateur fin et subtil écrivant sur l'art, la danse, la civilisation. En somme, il n'a rien du classique que l'on relit, comme Hugo ou Zola, pour ses bonnes grosses idées humanitaires.

Tous les matins, cet homme "officiel" travaillait à ce qui allait devenir ses Cahiers : des essais d'écriture sur tous les sujets possibles, à commencer par le sommeil, l'éveil, le retour de la conscience de soi, que le Matinal guette avec perspicacité, plume à la main. Il en ressort un foisonnement de pensées et d'idées que l'auteur, puis les éditeurs ont classé en deux volumes de la Pléiade. Mais Valéry n'est pas pour rien le contemporain des surréalistes : il lui vient des poèmes "bruts", des proses, des vers, parfois brefs, parfois plus longs, qu'il consigne sans plus d'élaboration. le Cahier du matin est réservé, chez Valéry, à la pensée ou à la poésie comme elles viennent. le résultat est prodigieux. Valéry disait que dans la création d'un poème, une part (un vers, un mot) était donnée, et le reste incombait au travail de l'artiste de la langue. Ce petit volume est fait de pages "données". Il est précédé d'une préface remarquable de clarté et riche en informations indispensables.
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