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Citations sur Poésie perdue : Les poèmes en prose des Cahiers (71)

"Comme une pierre trop lourde que je ne puis déplacer;
comme une porte solide que j'ébranle à peine et ne puis ouvrir;
comme une grappe trop haute que mes bonds ne font que porter mes mains à l'effleurer; ainsi - ce qui peut donner et qui ne veut. »

XVII, 560 (1934)
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B.
Ma vie était comme une maison que je connaissais dans ses moindres parties. Et tant je la connaissais que je ne la voyais presque plus - Ses formes régulières, ses avantages, ses inconvénients me semblaient ceux de mon corps même et de mon temps.
Je ne concevais pas d'autres demeures. Mon âme était là, et si habituellement là qu'elle n'était, en somme, nulle part.
Un jour, j'ai touché par hasard je ne sais quel ressort et voici qu'une porte secrète s'est ouverte. Je suis entré dans des appartements étranges et infinis. J'étais bouleversé pas à pas par mes découvertes. Je sentais en me mouvant dans ces chambres inconnues et si mystérieuses qu'elles étaient la vraie demeure de mon âme.

VIII, 778 (1922) Poèmes et PPA

Note de l'éditeur
B.: Béatrice, l'un des surnoms de Catherine Pozzi. Valéry a rangé cette page sous la rubrique « Éros ».
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Rien ne me touche plus que le matin de l'été. Cette paix du bleu frais peinte sur or. Or et nuit. Cette pudeur que le soleil commence à tirer du repos. Il y a un instant où l'on dirait que la nuit se fait voir à la lumière, comme l'esprit au réveil fait voir la naissance / naïveté, l'inexistence / son néant/, et les rêves, à première lucidité. Nudité de la nuit pas encore habillée. La substance du ciel est d'une tendresse étrange. On sent cette fraîcheur divine qui sera chaleur tout à l'heure, jusqu'à l'intime.
On sent la lassitude avant le travail, la tristesse de reprendre son être / un corps / plus vieux d'un jour, l'espoir, la simplicité du vivre, la promesse, et la vanité de la promesse - Tout cela peint comme un tableau naïf où les actes divers d'un personnage sont rapprochés, mêlé dans le calme et la pureté... Toute la pauvre vie dans un cristal.

(extrait de VIII, 212 [1921] Poèmes et PPA) - Pp. 144-145
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Il avait créé dans son esprit …


Il avait créé dans son esprit un point tellement lumineux,
un foyer ardent d’attention où il se consumait tout entier
si énergiquement que tout objet, idée, qui venait là,
brûlait instantanément et se réduisait à ses éléments volatils.
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   Et puis…  il y a un moment — où tout ce qui est
le plus certain — les bases mêmes de l'être vacillent
— palpitent — comme —
   comme un décor de toile qui va s'enlever
   comme un voilier qui sent le vent et bouge autour
de son ancre
et puis la connaissance devenue tremblante et
                        l'encens de la vanité —
                                analyser cela.

                     I, 339 (II, 212)[1898-1899]

p.61
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La mer est en extase sous mes yeux. Toute chatouillée de petits soleils.

X, 626 (1925) Poèmes et PPA.
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      Sur le calme dormeur, plane la mer… Écoute.
Écoute l'égalité du calme et l'équivalence des temps.

                  XVII, 249 [1934] Poèmes et PPA

p.206
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   L'Homme de Verre.

« Si droite est ma vision, si profonde ma sensation,
si pure, si maladivement pure ma connaissance et si
déliée, — si nette ma représentation ; et ma science si
achevée que je me vois et me pénètre depuis l'extré-
mité du monde jusqu'à ma parole silencieuse, et dès
l'informe chose jusqu'au désir se soulevant, le long de
fibres et dans les centres, je me réponds, je me reflète,
je frémis à l'infini des miroirs — je suis de Verre. ».

                                   III, 440 [1903]

p.77-78
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"Ne me laisse pas seul", dit mon esprit à mon esprit -
Lis, défends-moi contre moi-même - fais un raisonnement, un calcul qui t'occupe --
Défends-moi contre le désordre et le pire que j'engendre -
Contre le vrai -- La vérité est toujours terrible. La certitude est inexorable. Ne regarde pas par la fenêtre qui donne sur la nuit.

p. 222, 1938.
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L'univers n'est qu'un geste enveloppant et dans l'intérieur de ce geste - toutes les étoiles.

p. 73, 1902-1903.
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