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Critique de MarcoKerma


J'ai arrêté cette lecture vers la 80 ème page (sur plus de 400) parce que je n'en pouvais plus de supporter la mère cruelle, méchante, violente (fouet..) , perverse, castratrice (etc) du personnage narrateur qui, semble-t-il, est très proche de l'auteur. J'ai même pensé que ce récit - en quelques sorte un livre d'horreur - aurait dû ne jamais être édité. A quoi bon mettre des réalités pareilles dans nos esprits ?
J'étais allé jusqu'à ce point du livre car je trouvais - contrairement à un a priori que j'avais - une certaine modernité, un certain humour ironique "après-coup" (ou plutôt "après coups") et sens de la dérision malgré les insupportables scènes racontées.
J'ai repris cette lecture qui m'était pénible - pour le fond, pas pour la forme - car je répugne à ne pas finir un livre connu qui reste somme toute lisible et parce que, après avoir lu les avis ici, je restais curieux de savoir comment tout cela tournerait, c'est-à-dire quand il fuirait ses parents ou se rebellerait pour de bon.
Cette vie insupportable d'enfant puis d'adolescent (comme on ne disait pas à l'époque) continue ainsi jusqu'à la fin de ce 1er tome d'une trilogie, puisque sa mère et son père ne changent globalement pas d'attitude à son égard (un p'tit mieux pour sa mère mais un fort pire du côté de son père).
Quels "parents" ! Issus de milieux paysan et ouvrier (ou artisan je ne sais plus), ils ont semblent-ils voulu quitter ce milieu pour "s'élever" vers un milieu plus bourgeois, citadin (la mère semble maladivement obsédée par cela). Mais le père, pion puis professeur, s'usait à beaucoup endurer pour être "bien vu" alors qu'il était humilié et méprisé par son épouse, les enfants, les autres professeurs et la hiérarchie.. bref, par tout le monde. Des arrivistes ? Ou des malheureux ayant espéré et ne se donnant pas le droit de renoncer à leurs espoirs ?
Ce que j'ai trouvé assez incompréhensible et disons-le pénible c'est ce qui ressemble à une incroyable tolérance du narrateur (Jules Vallès écrivant) pour sa mère. Page 256 (!) : " Ah je commence à croire qu'elle [sa mère] ne m'a jamais aimé !". Restitution de l'aveuglement à l'époque ou, plus probablement, réflexion ironique de l'adulte qui écrit ?
Il doit s'agir d'une sorte de processus de survie mentale : l'humour salvateur.
Ce récit laisse rêveur : voir quelles réalités très intimes peuvent en vérité être à l'otigine d'un engagement politique ( car J.Vallès a eu un engagement politique) s'habillant a postriori d'une idéologie ou des arguments soi-disant rationnels.. (cf un certain Adolf H ..)
Ce que ne dit pas dans ces "mémoires" J. Vallès, c'est que ses parents ont eu plusieurs enfants nés avant et après lui, qui sont tous morts en bas-âge, et qu'il avait une soeur qui elle a vécu, comme lui. le cas de la mère - qui a sûrement souffert de la mort de tous ces bébés - relevait pour moi de la psychiatrie. Mais pourquoi J.Vallès occulte ainsi cette soeur réelle ?
Je n'aime pas me faire de mal. Je ne lirai les suites (le Bachelier et l'Insurgé) que si j'ai vraiment rien d'autre à me mettre devant les yeux..
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